Révocation des magistrats : le chef de l'État induit en erreur

Jeudi 17 Mai 2018 - 17:15

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L’affirmation est de l'Association congolaise pour l'accès à la justice (Acaj) qui soutient qu'après enquête, il s’est avéré que plusieurs des fonctionnaires ont été illégalement renvoyés de la magistrature, alors qu’ils seraient en ordre avec leurs titres académiques et autres exigences.

Dans un point de presse tenu conjointement, le 16 mai, à Kinshasa, avec le coordonnateur de l’Association des magistrats illégalement renvoyés de leur corps (Amirc) par l’ordonnance présidentielle du 15 avril dernier, Élie Selemani, le président national de l’Acaj, Me Georges Kapiamba, a condamné le renvoi des deux cent cinquante-trois magistrats, estimant que la procédure n’a pas été respectée. Il a, par ailleurs, exhorté le président de la République à examiner, dans un bref délai, les recours qui lui ont été adressés par les intéressés. « Nous ne sommes pas des faussaires, nous sommes des magistrats régulièrement nommés », a insisté le coordonnateur de l’Amirc, qui souhaite que les autorités puissent corriger ces irrégularités.

Une décision influencée

Me Georges Kapiamba, lui, a affirmé qu’après enquête, il s’est avéré que plusieurs de ces magistrats renvoyés l’étaient illégalement.  De ce fait, il estime qu’à travers son ordonnance présidentielle du 15 avril, « le chef de l’État a été induit en erreur par le ministre de la Justice » qui a interféré dans le pouvoir judiciaire. Accusant le ministre Thambwe Muamba d’avoir influencé la prise de cette décision par le président de la République, le président national de l’Acaj a laissé entendre que les résultats de l’enquête faite à ce sujet n’étaient que provisoires et devaient être soumis au Conseil supérieur de la magistrature. Le ministre de la Justice ne peut pas, a-t-il fait remarquer, prendre des décisions à la place du pouvoir judiciaire. « C'est une atteinte à la Constitution », a martelé Me Georges Kapiamba. L’Acaj promet de faire le suivi de ce dossier jusqu’à la victoire finale des victimes. Elle a condamné le renvoi de tous ces magistrats, convaincue que la procédure n'a pas été respectée.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Des magistrats congolais lors d'une manifestation devant la primature

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