Terrorisme : plusieurs années nécessaires pour éliminer Boko Haram

09-05-2018 12:48

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Le constat a été fait par le représentant spécial des Nations unies pour l’Afrique de l’ouest et le Sahel, Mohamed Chambas, qui s’exprimait, le 8 mai, en marge d’un sommet régional du Lac Tchad à Maiduguri, capitale de l’Etat nigérian de Borno, qui a vu naître le groupe armé.

Le représentant spécial de l'ONU dans la région a déclaré: « Malgré les succès militaires obtenus contre les djihadistes de Boko Haram, il faudra des années pour éliminer complètement le groupe » . Ajoutant : « Ce que nous voyons, c’est que Boko Haram fait désormais partie du réseau international du terrorisme ».

Pour Mohamed Chambas, « tant que les djihadistes ne sont pas totalement vaincus, ils sont évidemment présents dans certaines zones et contrôlent probablement toujours certains territoires des Etats de Yobe et Borno » (nord-est). Il a qualifié le combat de la Force multinationale mixte (FMM) dans la région de « réussite notable », lui demandant de « rester vigilante ». « Nous ne pouvons pas considérer le succès comme acquis et présupposer qu’ils ont été totalement vaincus », a poursuivi le représentant de l’ONU.

Ce rappel valait toute la peine d’être fait puisque le gouvernement et les militaires nigérians affirment que la guerre contre Boko Haram est terminée. En décembre 2015, par exemple, le président Muhammadu Buhari avait déjà déclaré que Boko Haram était « techniquement vaincu ». Des affirmations remises en question alors que les djihadistes continuent de perpétrer des attentats contre des cibles militaires et civiles. En témoigne ce qui s’est passé le 1er mai, quand au moins quatre-vingt-six personnes ont été tuées dans deux attentats-suicide visant une mosquée et un marché de la ville de Mubi, dans l’Etat d’Adamawa.

Les armées des quatre pays chevauchant le lac Tchad (Nigeria, Niger, Tchad, Cameroun) s’étaient regroupées dans une FMM combattent Boko Haram depuis 2015.  Leurs dirigeants s’étaient réunis pour discuter coopération régionale, stabilisation, consolidation de la paix et développement durable.

Depuis neuf ans, l’insurrection islamiste a fait plus de vingt mille morts dans la région et s’est répandue du nord-est du Nigeria jusqu’au Niger, au Tchad et au Cameroun, créant une grave crise humanitaire. 

 

Nestor N'Gampoula

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