Débat : l’objectivité des médias, une arme efficace pour faire le contrepoids du pouvoirSamedi 5 Mai 2018 - 15:45 Le Congo a célébré le 4 mai, en différé, la journée mondiale de la liberté de la presse sur le thème « Médias, justice et Etat de droit : les contrepoids du pouvoir ». Dans les échanges qui en ont découlé, il en est ressorti qu’une presse responsable et objective est une force indéniable pour assurer l’équilibre du pouvoir. Quatre sous-thèmes, tirés du thème central choisi par l’Unesco, ont été développés par des experts en communication et des juristes. La première thématique, intitulée « Pourquoi les médias sont-ils un contrepoids du pouvoir ? », a été développée par Me Thomas Djolani, avocat à la Cour. Dans sa communication, le juriste a rappelé à la kyrielle de journalistes présents à cette cérémonie que les médias constituent une puissance et un pouvoir incontestable, après les pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire. De ce fait, ils sont d’un apport important dans une société et constitue une arme fatale capable d’assurer le contrepoids du pouvoir. Pour devenir cette arme indéniable, a poursuivi l’avocat, les médias doivent, avant tout, faire preuve de responsabilité, de crédibilité, d’impartialité et d’objectivité, tant dans la collecte, le traitement que dans la diffusion de l’actualité. « En 1989, Nelson déclarait que le stylo du journaliste permet de se remémorer les moments les plus heureux mais aussi les plus douloureux de notre vie. Lorsqu’ils sont justes et objectifs, les médias peuvent transformer une tragédie en victoire mais lorsqu’ils sont injustes et partisans, ils peuvent transformer l’espoir de tout un peuple en une tragédie », a affirmé Me Thomas Djolani. Dans son discours d’ouverture, le président du Conseil supérieur de la liberté de communication (CSLC) est revenu sur la question. Il a recadré et réorienté la problématique, tout en estimant que la presse doit jouer le rôle de chien de garde. « La presse d’aujourd’hui, devenue le quatrième pouvoir, se doit de contrebalancer les autres pouvoirs classiques. C’est un poids qui doit servir à équilibrer une force, un autre poids. La presse a donc le rôle de ‘’chien de garde’’, face au gouvernement. En toute objectivité et indépendance, les médias doivent révéler la vérité qui se dissimule derrière le programme et les déclarations du gouvernement à obliger les détenteurs des emplois publics à rendre compte de leurs actes », a affirmé Philippe Mvouo. Le président du CSLC a martelé: « Lorsque l’Etat de droit est menacé et les droits de l’homme violés, la presse a l’obligation et le devoir d’agir. Elle doit avoir le courage de dénoncer toutes les dérives qui peuvent entraver l’édification d’un Etat de droit. Elle doit s’affirmer comme un puissant moyen de pression et de défense, donc un lourd contrepoids du pouvoir ». Développant le sous-thème sur « La justice et les médias dans un Etat de droit », Me Modeste Mbossa a souligné que les fonctions de juge et de journaliste s’interpénètrent. Les deux corporations ayant la même mission sociale sont complémentaires dans la construction d’une nation juste et équitable. Elles ont donc tout intérêt à collaborer. Parlant à son tour de la gouvernance des médias au Congo, le Pr Ludovic Miyouna a reconnu que les médias congolais ne se démarquent pas des autres de la région, par manque de moyens. Il a souligné qu’en dépit de cela, ils doivent faire preuve d’imagination pour se mettre à la hauteur.
Firmin Oyé Légendes et crédits photo :Le ministre de la Communication (au centre) et le président du CSLC (à gauche) lors de la cérémonie/Photo Adiac Notification:Non |