Attaque terroriste au Burkina Faso : les réactions affluent de partout

Samedi 3 Mars 2018 - 14:31

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Suite au double attentat ciblant l’ambassade de France et l'état-major général des armées le 2 février, à Ouagadougou, au Burkina Faso, plusieurs dirigeants africains ont condamné unanimement cet acte.

Le président du Niger et président en exercice de la force régionale antidjihadiste G5 Sahel, Mahamadou Issoufou, a assuré que les attaques « ne feront que renforcer la détermination du G5 Sahel et de ses alliés dans la lutte contre le terrorisme ».

« Plus que jamais l'Afrique et la communauté internationale doivent se mobiliser pour faire front commun contre cette barbarie qu’il faut définitivement neutraliser », a renchéri le président guinéen, Alpha Condé.

Pour sa part, le gouvernement ivoirien a adressé « au peuple frère du Burkina Faso toute sa solidarité et sa compassion », selon un communiqué du ministre de l’Intérieur et de la sécurité, Sidiki Diakite.

Le président français, Emmanuel Macron, a souhaité réaffirmer le « plein engagement de la France » au Sahel. « Tout laisse à penser qu’il s’agit de groupes terroristes », avait déclaré un peu plus tôt le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, rappelant la détermination de la France à « lutter de manière implacable contre ces groupes terroristes qui veulent déstabiliser le Sahel ».

Selon le gouvernement burkinabé, huit personnes ont été tuées parmi les forces de l’ordre nationales et huit assaillants ont été « abattus ». « Un peu plus de 80 blessés ont été pris en charge. Parmi eux, une douzaine ont des blessures assez sévères dont trois sont considérés comme graves », a précisé le ministre de la Communication, Rémi Dandjinou, dressant un nouveau bilan à 19 heures.

« Notre pays a été de nouveau la cible ce vendredi de forces obscurantistes », a dénoncé le président burkinabé Roch Marc Christian Kaboré dans un communiqué.

Ces dernières années, Ouagadougou, capitale burkinabé a essuyé plusieurs attaques terroristes visant des cibles fréquentées par des Occidentaux. Des attaques de groupes djihadistes contre des représentants de l’Etat (gendarmeries, écoles notamment) sont régulières dans le nord du pays, frontalier des zones instables du Mali.

Le 13 août 2017, deux assaillants avaient ouvert le feu sur un café-restaurant sur la principale avenue de la capitale faisant dix-neuf morts et vingt-et-un blessés. Le 15 janvier 2016, trente personnes dont six canadiens et inq européens furent tuées lors d’un raid djihadiste contre l’hôtel Splendid et le restaurant Cappuccino, dans le centre de Ouagadougou. L’assaut donné par les forces burkinabées, soutenues par des militaires français, avait duré une douzaine d’heures, et l’attaque avait été revendiquée par Al-Qaida au Maghreb islamique (AQmi), qui l’attribue au groupe djihadiste Al-Mourabitoune.

Le nord du Burkina Faso est également le théâtre d’attaques djihadistes depuis le premier trimestre 2015, qui ont fait 133 morts en 80 attaques, selon un bilan officiel. Handicapé par sa frontière poreuse avec le Mali au Nord, le Burkina Faso a du mal à contrôler les mouvements de petits groupes armés en pick-up. Le pays a entamé, depuis la chute du président Blaise Compaoré, une restructuration de son armée et de ses services de renseignements, mais les attaques contre les représentants de l’Etat à la frontière sont récurrentes.

La France, dont l’opération Barkhane a son Commandement des opérations spéciales (COS) à Ouagadougou, tente de sécuriser la zone et a investi dans la force militaire conjointe du G5 Sahel, regroupant cinq pays de la région dont le Mali et le Burkina Faso.  L’un des espaces d’action prioritaires du G5 est d’ailleurs la zone des trois frontières entre le Mali, le Burkina Faso et le Niger. Mais la force a du mal à se mettre en place, faute de financement et de coordination des armées de chaque pays. Sa première opération sur le terrain, Hawbi (Vache noire), lancée fin octobre 2017, appuyée par Barkhane, avait permis la jonction des armées mais aucun jihadiste n’avait été trouvé.

Yvette Reine Nzaba

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