Migrations : l’ONU lance de vastes négociations sur un Pacte mondial

Mardi 20 Février 2018 - 12:00

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La tractation de longue haleine qui a débuté le 20 février, devra aboutir à la signature les 10 et 11 décembre lors d’un sommet au Maroc, d’un document international sur les migrations non contraignantes, un sujet considéré comme un défi majeur pour le monde entier.

Tous les Etats membres des Nations unies sont concernés par les négociations, à l’exception des Etats-Unis. Il s’agira de six rounds de discussions qui se tiendront à New York, à raison d’un seul par mois, notamment jusqu’en juillet, selon un projet de texte de l'accord.

Dénommé Accord mondial pour des migrations sécurisées, ordonnées et légitimes, ce projet a pour objectif « d’accroître la coopération sur les migrations internationales dans toutes leurs dimensions ». Il souligne « qu’aucune nation ne peut affronter seule le phénomène migratoire ». « Il est crucial que la migration internationale nous unisse plutôt qu’elle nous divise. », insiste le projet.

Evoquant la situation des Etats-Unis qui ont annoncé fin 2017 se retirer de l’élaboration de ce Pacte en raison de dispositions contraires à la nouvelle politique d’immigration du président Donald Trump, les diplomates soulignent que « la porte reste ouverte ». Ils assurent que l’absence américaine ne constitue pas un obstacle à l’obtention d’un accord. Il convient de rappeler que Washington a des relations très tendues avec le Mexique voisin, sur la question migratoire.

Tenant compte du fait que pour certains pays, la question est très sensible et que les négociations seront complexes, le projet d’accord invoque la nécessité d’une « compréhension mutuelle » du phénomène migratoire et la nécessité qu’il suscite des « responsabilités partagées » et « une unité de vues ».

Dans le but de régler la question des migrants, le texte a arrêté vingt-deux mesures concrètes comme collecter des données, fournir des papiers d’identité aux migrants, qui en sont dépourvus, accorder un soin particulier aux femmes et aux enfants, fournir aux migrants un accès aux services sociaux ou empêcher toute discrimination. Cela s’avère nécessaire, puisqu’au-delà des mouvements de la population provoqués par des conflits, plusieurs experts estiment que d’autres migrations massives vont être déclenchées par le réchauffement de la planète.

Le lancement des négociations sur les migrants intervient alors que dans un rapport en lien avec le projet de ce Pacte rendu public début janvier, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, soulignait que les Etats membres de l’organisation internationale devaient se préparer à gérer de larges mouvements de migrants. « Il y a un besoin urgent pour les Etats membres de développer une stratégie pour gérer de larges mouvements de migrants .», faisait-il valoir dans son document, en mettant en garde « les autorités qui érigent des obstacles majeurs à la migration - ou imposent de sévères restrictions sur les opportunités de travail des migrants ».

Estimant que cette manière de faire entraîne « des dommages économiques inutiles » et « encourage involontairement la migration illégale », Antonio Guterres avait appelé à développer auprès de la population mondiale une perception « positive » des migrations afin de lutter contre la xénophobie et les discriminations. « Les migrations doivent être un acte d’espoir et non de désespoir .», avait-il souligné devant l’Assemblée générale de l’ONU.

L’institution onusienne pense que le nombre de migrants dans le monde est de deux cent cinquante-huit millions, soit 3,4% de la population mondiale.

Nestor N'Gampoula

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