Télécommunications : Augustin Bokili évoque des projets majeurs du RénatelsatMardi 23 Janvier 2018 - 18:30 Le directeur général adjoint et directeur administratif et financier du Réseau national de télécommunications par satellite (Rénatelsat) a indiqué que cette entreprise publique qui sort de manière progressive et laborieuse d’une longue léthargie va tirer gain de cause du partenariat public-privé dont la loi est actuellement en examen au parlement. Le Renatelsat a pu mettre en place trois grands projets de développement des télécommunications en RDC. Il s’agit du Backbone satellitaire, en partenariat avec une entreprise chinoise, du projet Congo-Sat relatif au lancement du satellite congolais avec une autre entreprise chinoise comme partenaire, et du projet qui concerne la télé médecine et la télé enseignement en collaboration avec une entreprise indienne. « Tous les trois projets ont été soumis au gouvernement et nous n’attendons que le feu vert des dirigeants pour leur exécution effective. Par rapports aux engagements financiers de la République, l’autorité est en train de voir dans quelle mesure offrir l’un des projets pour permettre de relancer le Renatelsat, car jusque-là il n' y a eu que des contrats cadres, on attend donc leur finalisation et l’approbation du gouvernement afin que le Renatelsat puisse jouer son rôle de manière idoine », a expliqué Augustin Bokili. La gestion du TNT Pour l’année en cours, les deux départements de tutelle du Renatelsat, à savoir les ministères des Communications et médias, et des Télécommunications, ont décidé de lui attribuer la gestion de la télévision numérique terrestre (TNT). « La TNT sera opérationnelle au cours de cette année 2018 ne fût-ce qu’en partie. Étant donné que le pays est très vaste, la RDC va bénéficier de cette technologie et cela va aller grandissant. Nous remercions nos deux tutelles pour les efforts fournis », a révélé le directeur général adjoint. Parlant de la gestion des fréquences, Augustin Bokili a tenu à souligner que le Renatelsat, en tant que diffuseur public et au regard du nouveau visage de l’audiovisuel congolais, s’occupera aussi du contrôle des utilisateurs des fréquences afin de voir comment trouver un "gateway". Cet espace, a-t-il dit, doit être contrôlé en collaboration avec l’Autorité de régulation de la poste et des télécommunications du Congo (ARPTC) et la Société congolaise des postes et télécommunications. Il s’est aussi appesanti sur la « polémique » dans la distribution des fréquences entre Kinshasa et Brazzaville. « L’État congolais, par le biais du ministère des Communications et médias, a su réagir pour le démarrage de la télévision numérique terrestre qui résout ce problème de gestion des fréquences analogiques, car la TNT offre beaucoup de possibilités du moment qu’on peut placer plusieurs chaînes télé sur un canal numérique. On est donc en train de résoudre ce problème. Il y a eu moult réunions bipartites entre la RDC et Congo Brazzaville. Notre ministre des Communications et médias a su être à la hauteur dans la recherche des solutions à cette question de gestion des fréquences analogiques entre les deux pays », a indiqué Augustin Bokili. Le directeur général adjoint du Renatelsat a aussi spécifié qu’il n’y pas de chevauchement de compétence entre sa structure et l’ARPTC qui est un organe de régulation, « qui doit arbitrer entre les parties afin d’éviter le télescopage ». Le Renatelsat, a-t-il poursuivi, vérifie en amont les critères et les conditions pour une entreprise qui veut exercer dans le secteur de l’audiovisuel et des télécoms. L’ARPTC, par contre, donne enfin l’autorisation d’exercer et d’attribution de fréquence. Mais dans le cadre de la TNT, tout est en train d’être réorganisé, parce qu’il s’agit actuellement d’une nouvelle définition de l’espace audiovisuel et des télécoms, a assuré Augustin Bokili. Le Renatelsat aura un grand rôle à jouer, avec la vérification de toutes les compatibilités dont le rapport sera soumis à l’ARPTC pour la décision finale. L’ARPTC va se charger du contrôle comme une sorte de police des télécoms, alors que le Renatelsat aura suffisamment d’autonomie dans la gestion du TNT, a-t-il ajouté. Projet satellitaire La RDC, a dit Augustin Bokili, devrait disposer du compteur de l’espace satellitaire pour permettre à l’État congolais d’engranger des revenus, auquel cas les sociétés de télécoms pourraient venir se greffer au Renatelsat. Ces entreprises pourraient mutualiser les efforts pour favoriser la réduction de leur coût d’exploitation. Et pour le pays, cela pourrait être bénéfique pour se rendre compte de la manière dont ces entreprises gèrent les télécoms. Avec tout ce qui se passe dans les réseaux sociaux, avance-t-il, on pourrait être à même de censurer certaines informations, comme cela se passe en Éthiopie, par exemple, où les privés ne font pas n’importe quoi. Même si l’on a libéralisé le secteur des télécoms, il va falloir voir comment redéfinir cette libéralisation. D’ailleurs, les opérateurs des télécoms voudraient qu’on revisite la loi en la matière qu’ils estiment être très dure. Mais comme on dit: "La loi est dure, mais c’est la loi". Cependant, Augustin Bokili a assuré que tout pourra être facilité lorsque l’État disposera de son satellite au travers du Renatelsat, les efforts sont en train d’être faits dans ce sens pour fédérer ces opérateurs et d’exercer un contrôle judicieux de l’espace satellitaire. Directeur administratif et financier du Renaltesat, Augustin Bokili n’a cependant pas divulgué le coût du projet Congo-Sat : « Quand l’État congolais a préconisé le partenariat public - privé, c’est pour que l’autre partenaire puisse nous apporter un financement adéquat. Le coût ne doit pas être supporté totalement par le gouvernement congolais. Il y a un apport financier du partenaire chinois au travers de l’Eximbank (banque chinoise tournée vers l’exportation)... ». Bokili exhorte... Par rapport au développement, Augustin Bokili a déclaré : « La RDC doit vite se réveiller et se récupérer rapidement pour son développement. Nous avons tous les atouts pour nous développer. Ailleurs, dans d’autres pays, les choses sont en train d’avancer, nous devons, nos dirigeants et nous tous, mettre en tête que nous avons cette mission d’accompagner le chef de l’État dans le développement de ce pays », et de conclure: « Nous ne devons pas nous focaliser dans nos querelles intestines, mais plutôt trouver des solutions et essayer d’avancer sur le plan du développement. Les autres sont très avancés, nous sommes à la traîne. En tant que mandataire et dirigeant d’entreprise, nous ne pouvons pas rester silencieux pendant que les autres avancent alors que nous avons beaucoup plus de possibilités ». Martin Enyimo Légendes et crédits photo :Augustin Bokili, directeur général adjoint du Renatelsat Notification:Non |