Afrique subsaharienne : la Banque mondiale dégage moins d’emplois productifs pour les jeunesMardi 28 Janvier 2014 - 18:20 De nombreux pays africains dépendent largement du pétrole, du gaz et de l’extraction minière. Ces ressources dynamisent la croissance économique, sans diminuer pour autant le taux de pauvreté, et créent moins d’emplois pour les jeunes, une population en pleine expansion Ce constat ressort du nouveau rapport de la Banque mondiale sur l’emploi des jeunes dans la région de l'Afrique subsaharienne. Dans le document, il est écrit que « ces dernières années, de nombreuses économies africaines ont enregistré une croissance économique en puissance, mais le niveau de pauvreté n’a pas baissé, et les jeunes sont toujours en quête d’emploi avec un salaire conséquent ». Le rapport propose la création de millions d’emplois productifs pour stimuler la croissance économique, réduire de façon significative la pauvreté et promouvoir une prospérité partagée en Afrique. Il entrevoit que près de 11 millions de jeunes Africains feront chaque année leur entrée sur le marché du travail au cours de la prochaine décennie. Le rapport poursuit que dans un avenir proche, près de 80% de la main d’œuvre continuera de travailler dans de petites exploitations agricoles et des entreprises familiales. « Bien que le secteur salarié formel se développe très rapidement dans certains pays, il ne peut créer suffisamment d’emplois pour résoudre la problématique de l’emploi des jeunes, défi au centre des préoccupations des dirigeants africains aux quatre coins du continent », affirme le rapport. Selon le vice-président de la BM pour l’Afrique, Makhar Diop, il faut aussi regarder du côté du secteur informel où des millions de jeunes se retrouvent pour survivre. Ainsi il faudrait améliorer l’accès à la terre, aux infrastructures, aux formations professionnelles et au crédit pour leur permettre de prospérer. Dans son argumentaire, il porte un accent particulier sur l’éducation scientifique et technologique, qui devrait être accessible aux jeunes Africains, tout en épinglant la problématique de l’adaptabilité de l’enseignement supérieur aux besoins du marché du travail qui constituent désormais des priorités pour de nombreux pays de la région. Le rapport planche sur l’industrie manufacturière, les services et l’agriculture, considérés traditionnellement comme des secteurs à haute intensité de main d’œuvre, capables de générer des emplois productifs pour les jeunes. « Alors que la population vieillit dans d’autres régions du monde, la main d’œuvre africaine, jeune et qualifiée, pourrait devenir très prisée à l’international à condition que les gouvernements africains investissent dans l’éducation et la formation professionnelle des jeunes », propose le document. Selon d’autres économistes à la BM, autant de facteurs peuvent permettre l’accroissement de la productivité, tels la promotion des investissements et la compétitivité, et l’amélioration de la qualité de l’enseignement primaire. Procurer aux jeunes enfants une alimentation nutritive et donner des soins de santé de base à l’ensemble de la population, sont aussi des éléments qui peuvent y concourir. Nancy France Loutoumba |