Le Haut-commissariat aux réfugiés (HCR) a précisé, dans un communiqué, qu'il fallait trouver les places d'accueil d'ici à fin mars 2018. En outre, des milliers de migrants cherchant à se rendre en Europe sont emprisonnés dans des centres en dehors de tout contrôle en Libye, pays ravagé par des guerres internes et envahi de groupes armés.
« Nous ne pouvons pas fournir un chiffre exact, parce que cela dépendra du nombre de réfugiés qui pourront être accueillis par des pays de l'Europe, Canada ou autres. Beaucoup de réfugiés, de demandeurs d'asile et d'apatrides sont victimes en Libye de graves violations des droits de l'homme, y compris de différentes formes de traitement inhumain, cruel et dégradant », a averti le HCR.
Selon l'Organisation internationale pour les migrations, quinze mille migrants croupissent dans des centres de rétention officieusement contrôlés par le gouvernement d'union nationale libyen. L'agence de l'ONU pour les réfugiés a déjà évacué, début novembre, un premier groupe d’une centaine de réfugiés vulnérables vers le Niger, où leurs dossiers sont examinés par les pays d’accueil qui ne disposent pas d’ambassade fonctionnelle en Libye. A l’exception de l'ambassade italienne, toutes les ambassades des pays occidentaux sont fermées depuis 2014 en raison des violences.
Le HCR a précisé que les réfugiés vulnérables incluent les enfants non accompagnés, les mères célibataires, les personnes souffrant de maladies graves et celles ayant été grièvement torturées au cours de leur périple ou bien en détention en Libye.
Plus de quarante-quatre mille trois cents migrants sont enregistrés auprès du HCR en tant que réfugiés en Libye. 85% d'entre eux sont Syriens, Irakiens et Palestiniens établis déjà en Libye depuis plusieurs années, selon le HCR. « Autant de personnes qui pourraient être éligibles au statut de réfugiés ne sont pas sur la liste du HCR, même s'il est difficile d’en déterminer le nombre exact », a indiqué Roberto Mignone. « En Libye, sont enregistrés automatiquement comme réfugiés les ressortissants d'Irak, Syrie, Territoires palestiniens, Somalie, Erythrée ainsi que les Soudanais du Darfour ou les Éthiopiens de l'ethnie Oromo », a-t-il précisé.
Selon le représentant, le HCR a effectué un millier de visites en 2017 dans une trentaine de centres de détention surpeuplés sous contrôle des autorités libyennes où les migrants sont détenus dans des conditions difficiles.
Le sujet des migrants a été longuement débattu récemment au sommet Union européenne-Union africaine à Abidjan, en Côte d’Ivoire. Les dirigeants réunis à ce sommet ont convenu d'une opération impliquant les Nations unies pour rapatrier d’urgence trois mille huit cents migrants africains depuis la Libye. Les réfugiés politiques identifiés devraient être accueillis dans des camps au Tchad ou au Niger.