Droits de l’Homme : plaidoyer pour l’abolition de la peine de mort au CongoMercredi 13 Décembre 2017 - 17:30 Dans le cadre de la semaine européenne des droits de l’Homme, l’ambassade de France, en collaboration avec le ministère de la Justice, a organisé le 13 décembre à Brazzaville, une conférence sur le thème : « abolition de la peine de mort, démarche de ratification du deuxième protocole facultatif se rapportant au pacte international relatif aux droits civils et politiques (OP2) ». Animée par l’ambassadeur de France au Congo, Bertrand Cochery, la conférence avait pour objectif de présenter une démarche de ratification. A cet effet, les participants ont échangé sur la nécessité d’impliquer les autorités administratives, les parlementaires congolais, la société civile dans le processus de ratification du deuxième protocole facultatif (OP2). En effet, le Congo fait partie des pays africains dont l’engagement a permis d’abolir la peine de mort, dans sa Constitution de 2015. Toutefois, ce pays n’a pas encore ratifié le deuxième protocole facultatif (OP2) se rapportant au pacte international relatif aux droits civils et politiques. « Nous sommes appelés à appuyer les efforts de tous nos partenaires pour soutenir ce plaidoyer, et parvenir à convaincre nos autorités afin que cet instrument soit ratifié, pour permettre au Congo d’entrer dans le cercle du mouvement des abolitionnistes », a déclaré Philipe Ongagna, directeur général des droits humains et des libertés fondamentales, qui exposait sur le processus de ratification de l’OP2 au Congo. Il a expliqué la manière dont l’abolition de la peine de mort en France a déclenché en 1981, une prise de conscience collective des universitaires, juges et intellectuels congolais. C’est à partir de 1982, a-t-il dit, que le Congo a immédiatement arrêté l’exécution de la sentence capitale, soit un an après l’abolition de la peine de mort en France. En 2010, ce pays a voté la résolution 65/206 relative au moratoire des exécutions de la peine de mort à l’Assemblée générale des Nations unies. Faisant l’état de lieu de cette sentence dans la sous-région d’Afrique, Christian Loubassou, président national de la Fédération internationale de l’action des chrétiens pour l’abolition de la torture (Fiacat), a indiqué qu’en dehors du Congo, les pays abolitionnistes sont : Sao Tomé-et-Principe, Angola, Rwanda, Burundi et Gabon. « Devant ces résultats mitigés, au niveau de la sous-région, il est nécessaire d’interpeller nos autorités afin qu’elles abolissent la peine de mort et ratifient l’OP2. En tant qu’activiste des droits de l’Homme et abolitionniste, j’espère à l’abolition de la peine de mort », a-t-il assuré. Si de nombreux pays l'ont abolie, d’autres recourent toujours à la sentence capitale. En 2016, au moins1032 personnes ont été exécutées selon Amnesty International. Cinq pays sont responsables de la plupart des exécutions : la Chine, l’Iran, l’Arabie saoudite, l’Irak et le Pakistan. Pour la première fois depuis 2006, les Etats-Unis ne font plus partie de ce quintet de tête. Plus des deux tiers des Etats dans le monde ont aboli, en droit ou en pratique, la peine de mort. A ce jour, selon, Nicolas Perron, directeur des programmes de l’ONG Ensemble contre la peine de mort, 106 pays ont aboli la peine capitale pour tous les crimes, 7 l’ont abolie pour les crimes de droit commun et 29 respectent un moratoire sur les exécutions capitales, soit 142 pays au total. La peine de mort demeure appliquée dans 57 pays et territoires dans le monde. Le 7e congrès mondial contre la peine de mort se tiendra en Belgique. Depuis 2001, il réunit société civile internationale, politiques, juristes, pour élaborer les stratégies abolitionnistes des années prochaines à l’échelle nationale, régionale et internationale, et dire à la planète la nécessité de l’abolition universelle pour un monde de progrès et de justice. Yvette Reine Nzaba Notification:Non |