Cimetière « Ma Campagne »: point de vente des biens et services

Mercredi 1 Novembre 2017 - 16:00

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Tôt le matin, les commerçants ont étalé leurs marchandises à l’entrée de « Ma Campagne », cimetière situé à Kinsoundi, dans Makélékélé, premier arrondissement de Brazzaville. Fleurs artificielles et naturelles, bougies, allumettes et même du vin de palme à l’intention des parents, attachés à la tradition, qui ne pouvaient quitter la tombe sans un rituel pour dire un mot au disparu… A l’intérieur, les jeunes filles comme garçons, mineurs pour la plupart, bidons et sceaux remplis d’eau à la main, sur la tête, courent derrière les parents pour négocier les tombes à nettoyer moyennant argent. 500 FCFA, 1000 FCFA, les prix à débattre sont fixés par rapport à la qualité de la tombe. Encore qu’il y a tout un espace réservé aux tombes des VIP, mêmes morts…

Dans une partie du cimetière, il est difficile de placer un pas après l’autre. Plus d’espace entre les tombes qui sont séparées par une distance calculée au centimètre, voire au millimètre. « Même s’il s’agit d’un cimetière privé, je pense que l’Etat peut veiller à ce que l’espace ou les couloirs devant permettre de passer d’une tombe à une autre soit respecté », a déclaré un parent sous couvert d’anonymat.

Malgré la propreté observée sur les lieux, en effet, certaines familles ont eu du mal à retrouver les tombes de leurs parents disparus. « C’est par là, non ici », pouvait-on entendre. D’autres se référaient à l’année de l’inhumation. « L’enterrement avait eu lieu en 2014, la tombe peut-être un peu plus loin », estimaient-ils. Là encore, des jeunes en quête d’argent n’ont pas hésité d'aider les parents à retrouver les tombes pour être payés en retour. Plus loin, dans l’enceinte même du cimetière, les soudeurs sont à pied d’œuvre pour finaliser les commandes des grilles sous forme de hangar servant à couvrir les tombes.

  Les parents qui venaient bras ballants, dans l’espoir de tout acheter sur place, ont renfloué les recettes de ces commerçants d’un jour. Et quand les souvenirs des disparus remontaient à leur esprit, la paisible atmosphère était déchirée par des pleurs en ce jour des Saints…

 

 

 

Rominique Makaya

Légendes et crédits photo : 

Photo : Les vendeurs à l'entrée du cimetière Ma Campagne Crédit photo Adiac

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