Nganga-Lingolo : à la découverte du monastère Notre-Dame de l’eucharistie

Mercredi 30 Août 2017 - 16:26

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Structure d’accueil des enfants en détresse, le monastère Notre-Dame de l’eucharistie, situé à environ 17 km de Brazzaville, est un orphelinat qui ne dit pas son nom

Tenu par la sœur Marie Kizito, le monastère Notre-Dame de l’eucharistie de Nganga-Lingolo accueille actuellement 35 jeunes filles et garçons dont l’âge varie entre 3 et 17 ans. Sur le terrain, Marie Kizito, bénédictine moniale depuis plus de 30 ans et son équipe, sont à pied d’œuvre pour redonner du sourire aux enfants dont la majorité sont issus du département du Pool en proie au conflit armé depuis plus d’une année. « On m’avait confié en 2014 d’accueillir des enfants qu’on a abandonnés à la paroisse. Nous avons commencé avec une fille venue de Vindza, et finalement ils sont devenus nombreux. Parmi ces enfants, il y a certains qu’on nous a ramenés de Brazzaville et d’autres viennent du Pool. Ce sont des gens qui nous les confient, donc la majorité nous ne connaissons pas leurs familles », explique-t-elle aux membres de l’association « Les Jeunes cadres » qui leur a rendu visite récemment.

Au regard de l’étroitesse du site d’accueil, Marie Kizito et ses deux novices : les sœurs Marie Ange et Louise, ont été obligées de séparer les enfants en deux endroits.  « Ces enfants vont à l’école, tous sont scolarisés, même ceux qui sont arrivés récemment. Certains qui n’ont pas d’actes de naissance et qui n’ont jamais été sur le banc de l’école, sont pris en charge par M. Ngoma en ce qui concerne leur instruction », poursuit la responsable de cette structure.

Pour la scolarisation des enfants, le monastère est obligé de débourser 8500 FCFA par tête du CPI au CM2 et 12000 FCFA par mois pour les élèves de la 6e en 4e. Malgré les difficultés auxquelles il est confronté, le monastère Notre-Dame de l’eucharistie reçoit toujours des orphelins. « Nous attendons que le pays se calme pour faire la recherche de leurs parents », lance-t-elle.

Une fillette de 7 ans violée par son oncle

La sœur Marie Kizito a présenté à la délégation des « Jeunes cadres », conduite par son président Florian Koulimaya, une fillette de 7 ans originaire du Pool, violée par son oncle à Mfilou, dans le 7e arrondissement de Brazzaville. « Sa maman nous l’a ramenée le jeudi puisqu’elle est traumatisée, et ne veut plus voir des gens. Elle passe en classe de CEI. L’auteur de cet acte qui était en prison a bénéficié de la grâce présidentielle du 15 août. Selon la mère, le père de ces enfants les a abandonnés », commente la bénédictine, précisant que cette fillette accompagnée de sa petite sœur âgée de 5 ans, commence à sourire et à parler.

Rappelons que parmi les enfants admis au monastère de Nganga-Lingolo, il y a une qui passera le baccalauréat A l’année prochaine et une autre qui a afranchi la classe de 4e avec une moyenne de 16,61.

Pour la prise en charge nutritionnelle, le monastère dispose d’une petite unité de production qui est encore artisanale. « Nous essayons de fabriquer des jus de fruit et des boissons alcoolisées à base des fruits locaux, des savons, des pommades de massage, des huiles essentielles. C’est ce qui nous permet de trouver quelque chose pour nourrir tout ce monde. Nous ne recevons aucun soutien extérieur », a conclu la sœur Marie Kizito, qui est appuyée sur le plan nutritionnel par son neveu, Emmanuel Grâce Balehola Miemoubanda qui pense qu’entretenir les enfants, c’est faire preuve d’humanisme.

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

M. Ngoma s’adressant aux enfants admis au monastère ; Florian Koulimaya posant avec les enfants ; crédit photo Adiac

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