Congo : la diplomatie en quête d’un nouveau rayonnementLundi 14 Août 2017 - 19:52 Propulsée au-devant de la scène internationale dans le cadre de la recherche de solutions aux crises qui minent la Libye et la République centrafricaine (RCA), la diplomatie congolaise a de nombreux défis à relever ; à commencer par sa propre toilette interne. La nouvelle République et ses défis ! dirait-on au regard des nombreux chantiers d’Hercules que s’est imposé l’Etat du Congo en vue de traduire dans les faits la « rupture » tant évoquée aujourd’hui. Le département des Affaires étrangères n’est pas en reste de ce mouvement. Le 25 janvier dernier, un membre du cabinet du ministre Jean-Claude Gakosso nous expliquait ainsi la nécessité d’une nouvelle vision dans le département qu’il dirige. « A la suite des réformes institutionnelles intervenues au Congo, disait-il, le pays nourrit désormais de nouvelles ambitions pour son développement. Ceci suppose, entre autres, une diplomatie qui intègre l’évolution du monde ». Dans la foulée suivait la publication d’une longue liste d’ambassadeurs rappelés au bercail. Marie Thérèse Avemeka (Namibie), Valentin Olessongo (Maroc), Célestine Kouakoua (Guinée Equatoriale), Pierre Michel Nguimbi (Sénégal), Jean Marie Mowelle (Nigéria), Jacques Yvon Ndolou (Allemagne), Luc Okio (Suisse), Raphaël Malonga (Egypte), Gabriel Entcha Ebia (Centrafrique), Jean Baptiste Ndzangué (Angola), Jean-Marie Adoua (Unesco), Félix Ngoma (Inde), Clovis Guillond (Russie), Pascal Onguiembi (Cuba), Roger Julien Menga (Belgique) et Gisèle Bouanga Kalou (Cameroun) voyaient ainsi arriver le terme de leurs mandats respectifs d’ambassadeur dans leurs pays d’accréditation. Quelques semaines après, des nominations de diplomates au plus haut niveau s’enchaînaient. A ce jour, près d’une vingtaine de nouveaux ambassadeurs au total ont été nommés par le chef de l’Etat (Voir la liste en encadré). De même que le département des Affaires étrangères a enclenché un mouvement du personnel affecté auprès des missions diplomatiques du Congo qui nous semble loin d’être achevé. Il va de soi que ces nominations sont le corollaire de la volonté de changement. Déjà, dans son discours d’investiture le 16 avril 2016, le président de la République, Denis Sassou N’Guesso soulignait la nécessité d’engager « une diplomatie économique » dont le crédo devrait être d’attirer les investisseurs au pays. L’on a entendu aussi parler, du côté du ministère des Affaires étrangères, d’une « diplomatie aux diplomates », mettant ainsi en avant le souci de professionnalisme dans ce secteur. Faire entendre la voix du pays à l’extérieur, soigner son image, gérer des moments d’incompréhension à l’instar de l’imbroglio diplomatique avec l’Union européenne courant mai 2016, ou tirer le meilleur profit des opportunités de coopération qu’offrent nombreux partenaires… autant de tâches qui appellent à une remise en cause permanente de la part des acteurs de la diplomatie. Erreur que de vouloir y résister. Encadré : les ambassadeurs nommés en 2017
Thierry Noungou Légendes et crédits photo :Comme ici avec SergueÏ Lavrov, son homologue russe, Jean-Claude Gakosso a rencontré plusieurs dirigeants pour partager la vision du Congo. (DR) Notification:Non |