Mali : l’ex-président Amadou Toumani Touré accusé de haute trahison

Samedi 28 Décembre 2013 - 15:24

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Le gouvernement malien a saisi le 27 décembre 2013 l’Assemblée nationale, où siège la Haute Cour de justice, pour juger l’ancien président du Mali

Amadou Toumani Touré (ATT) est accusé d’avoir violé son serment en « facilitant la pénétration et l’installation des forces étrangères sur le territoire national, en ne leur opposant aucune résistance ». Le communiqué du gouvernement poursuit en indiquant qu’il est également accusé d’avoir « détruit l’outil de défense ». Il sera poursuivi aussi d’avoir participé à la démoralisation de l’armée.

Au lendemain du renversement de son régime par une junte militaire alors dirigée par le capitaine Amadou Haya Sanogo, des voix ne cessent de s’élever pour plaider en faveur du retour au Mali du président ATT réfugié à Dakar au Sénégal. Des démarches discrètes ont été entreprises depuis le mois de novembre dans le but de préparer le retour au pays du général Amadou Toumani Touré. Selon certaines sources, des leaders religieux se sont impliqués pour baliser le chemin afin que l’ancien chef de l’État, longtemps adulé des populations, revienne vivre paisiblement sa retraite politique dans son pays, retrouver ses parents et plus proches amis.

De nombreux observateurs voient en l’ancien président un potentiel acteur important du processus de réconciliation nationale. L’homme possède, en effet, une expertise certaine dans la question du nord. « Pour avoir joué un rôle majeur dans la libération des otages, pour avoir sillonné les coins et recoins les plus reculés du pays et notamment le septentrion, ATT a son mot à dire, sa pierre à apporter aux autorités actuelles pour accélérer la pacification du pays », analysent certains observateurs.

Rappelons qu’après avoir été renversé, l’ex-président malien avait reçu les offres de plusieurs chefs d’État africains pour un exil doré, mais avait porté son choix sur la capitale sénégalaise.

Yvette-Reine Nzaba