Entrepreneuriat juvénile : la formation qualifiante au centre d’une causerie-débatMercredi 3 Mai 2017 - 18:05 Organisée par l’association Lisanga 242 sur le thème « Les jeunes et la formation qualifiante » à l’auditorium de l’AOGC, cette conférence tenue à l’occasion de la fête des travailleurs a permis de donner un signal fort sur ce que devrait être la société congolaise de ce millénaire. Deux sous-thèmes ont marqué les débats de cette conférence. Il s’est agi de : « Les jeunes et les professions » exposé par Patrick Nialambeka, conférencier ; et « Rôle et importance de la formation qualifiante auprès des jeunes » débattu par un panel de quatre personnes dont, Emmanuel Valleri, secrétaire général adjoint de Lisanga 242 ; Patrick Nialambeka, conférencier ; Chancel Ikili, secrétaire en charge des questions juridiques ; et Ulrich Mickya, secrétaire général de Lisanga 242. Dans son mot de circonstance, le secrétaire général de l’association Lisanga 242, Ulrich Mickya, a indiqué que le développement de l’emploi et l’insertion professionnelle des jeunes constituent, en ce 21è siècle, un enjeu majeur pour les politiques dans le monde en général et particulièrement en République du Congo. Avec une population, dont plus de deux tiers ont moins de 25 ans, le Congo est préoccupé par la problématique de l’adéquation formation-emploi. Se référant aux estimations de l’Organisation internationale du travail (OIT), Ulrich Mickya a précisé que les jeunes constituent environ 37% de la main-d’œuvre totale et représentent 60% des chômeurs, à l’échelle continentale. La tendance serait la même pour le Congo. Chaque année, plusieurs jeunes accèdent au marché du travail avec des possibilités de plus en plus restreintes d’accéder à un emploi décent. Le secrétaire général de Lisanga 242 s’est inspiré de Freeman en 1980, en disant que « la dégradation des débouchés professionnels des jeunes conduit les générations suivantes à privilégier d’autres choix professionnels où les conditions d’emploi seraient préférables. » C’est pourquoi, ajoute-t-il, par faute de soutien, de moyens financiers ou de capacités, un effectif assez important des jeunes scolarisés arrête les études après l’obtention du baccalauréat ou en classe de terminale pour chercher leur premier emploi. Le secteur informel est particulièrement le point de chute des jeunes déscolarisés. La conséquence est telle, que le temps nécessaire pour se trouver un emploi s’allonge, que le niveau de chômage demeure très élevé, mais aussi que les employeurs potentiels font monter les enchères et deviennent plus exigeants par rapport aux compétences que doivent avoir les jeunes pour leur employabilité. C’est à ce niveau que la thématique qui les a réunies a trouvé tout son sens et son fondement. Cette conférence débat, à travers son contenu, a été l’occasion de déduire qu’à l’heure de la mondialisation et de la globalisation, les connaissances théoriques acquises à l’école secondaire ne constituent qu’une pointe de l’iceberg des connaissances nécessaires pour l’employabilité des jeunes. Plusieurs autres compétences du domaine cognitif sont exigées des jeunes afin d’être plus rentables sur le marché de l’emploi. « Bien plus, quoi de plus intéressant que le fait d’être son propre patron. Vous comprendrez bien que je fais allusion à l’entrepreneuriat juvénile. C’est bien ce dynamisme juvénile, dont le pays a besoin pour son émergence. Alors, allons-y vers ce Congo de rêve. Un Congo capable de relever le challenge de la mondialisation et l’unicité des cultures », a précisé le secrétaire général. Les débats ont permis aux uns et aux autres d’appréhender le rôle et l’importance de la formation qualifiante ainsi que le rapport jeunesse et profession. À propos, les conférenciers ont invité les jeunes à se mouvoir partout et de mettre en valeur leurs métiers afin qu’ils puissent y vivre. Il n’y a pas de sot métier, ont-ils déclaré. Les garagistes, mécaniciens, menuisiers, s’ils valorisent leurs métiers et travaillent comme il se doit, pendant le mois, peuvent gagner au-delà d’un million de FCFA, alors que le fonctionnaire ne peut pas atteindre cette somme à la fin du mois… Une véritable conscientisation qui tient le coup. Aux jeunes de s’y prendre. Ils ont invité également les pouvoirs publics à valoriser les petits métiers. Association à caractère apolitique, Lisanga 242 a pour rôles, entre autres, d’amener les jeunes à se prendre en charge. Pour ce faire, dans deux semaines, son comité directoire va aller dans les lycées du Congo pour mener une campagne de sensibilisation aux différentes carrières afin d'orienter les futurs bacheliers sur la formation après le baccalauréat. Aussi, en vue de venir en aide aux orphelins majeurs qui ont obtenu le baccalauréat, Lisanga 242 a décidé de travailler avec ses partenaires pour leur trouver des bourses d’études locales. Bruno Okokana Légendes et crédits photo :Photo : les membres de l'association Lisanga 242 au cours de la conférence-débat Notification:Non |