Congo/Etats-Unis : arrivée en fin de mission, Stéphanie Sullivan fait le point de la coopération entre les deux paysJeudi 12 Janvier 2017 - 18:25 Après avoir passé trois années à la tête de l’ambassade des Etats-Unis auprès de la République du Congo, l’ambassadeur Stéphanie Sullivan a fait ses adieux le 11 janvier à Brazzaville au cours d’une cérémonie. Les adieux empreints d’émotion ont eu lieu, en présence de plusieurs membres du gouvernement, du corps diplomatique, des chefs des missions diplomatiques et représentants des organisations internationales, des membres des parties politiques et de la société civile, sans oublier les anciens participants aux programmes d’échange du gouvernement américain et autres invités de marque. Honorée d’avoir représenté le président américain à l’étranger, Stéphanie Sullivan s’est félicitée du renforcement des relations de coopération entre les Etats-Unis et le Congo dans divers domaines (formation, éducation, social, militaire etc.). « Cette année, plus de Congolais ont étudié aux Etats-Unis. Les boursiers du programme phare du président Obama, l’Initiative pour les jeunes leaders africains (YALI) emmènent un changement de paradigme. On va de la dépendance à l’égard de la fonction publique, vers l’innovation et l’esprit d’entreprenariat. Les participants congolais ont remporté à maintes reprises des prix pour les meilleurs plans d’affaires, se démarquant parmi leurs pairs à travers le continent. », a rappelé la diplomate. Elle est convaincue que ces jeunes aideront le Congo à diversifier son économie et créer des possibilités d’emplois en dehors du secteur public tant souhaité par le gouvernement. S’agissant des conflits sous régionaux, l’ambassadeur des Etats-Unis a félicité le chef de l’Etat congolais, Denis Sassou-N’Guesso pour ses efforts diplomatiques en République centrafricaine et son implication en République démocratique du Congo, où, a-t-elle dit, « il a travaillé sans cesse pour préserver la paix à travers un accord politique inclusif. Nous continuons à collaborer sur la sécurité portuaire et maritime dans le golfe de Guinée ». Dans le cadre du renforcement de l’état de droit et de la lutte contre les menaces transnationales, elle a rappelé la formation des avocats, des dirigeants des ONG, et le personnel chargé de l’application de la loi. Sur ce sujet, son pays encourage le Congo à « poursuivre le projet de loi sur la traite des personnes, élaboré avec le soutien des Etats-Unis et qui est encore en progrès ». Citant pêle-mêle autres domaines dans lesquels les deux pays affermissent leur coopération, elle a tout d’abord rappelé la lutte contre le braconnage en se souvenant du geste fait par le chef de l’Etat congolais, lorsqu’il avait ordonné de brûler cinq tonnes de pointes d’ivoire. « En formant les éco-gardes, nous leur permettons de mieux protéger les parcs nationaux du Congo. Les arrestations qui en résultent et les poursuites judiciaires des braconniers, dissuadent les autres. Ces efforts préservent la précieuse biodiversité du Congo », a apprécié l’ambassadeur. Les ressources naturelles du Congo, les infrastructures, le programme d’alimentation à l’école, et de nombreux voyages effectués dans tous les départements du pays ne sont pas passés sous silence. Sur la gouvernance électorale et le dialogue… L’ambassadeur des Etats-Unis a encouragé « vivement » les améliorations constantes sur la gouvernance électorale et le dialogue « ou Mbongui entre congolais ». Aussi, les propos de l’Américain Bayard Rustin, un leader des droits civiques lui ont servi d’exemple. Ce dernier disait: « Si nous désirons une société de paix, nous ne pouvons pas atteindre une telle société par la violence. Si nous voulons une société sans discrimination, alors nous ne devons pas faire de discrimination à l'encontre de quelqu'un dans le processus de construction de cette société. Si nous voulons une société démocratique, la démocratie doit devenir un moyen et une fin. » Stéphanie Sullivan estime que « Les citoyens doivent faire entendre leurs voix et être entendus par un engagement pacifique en faveur d'un changement positif ». Pour illustrer son propos, elle a raconté comment les membres du Congrès américain avaient tenté sans succès d’affaiblir un comité de surveillance de l’éthique. « Cela montre que l’engagement citoyen peut maintenir la transparence et la responsabilité de la part des élus. L’équilibre des pouvoirs gardent les leaders politiques plus honnêtes et plus attentifs envers les citoyens. Cet exemple démontre également le rôle vital qu’une presse indépendante et responsable joue dans notre démocratie, ou les journalistes posent des questions difficiles aux politiciens et corrigent la désinformation. L’amélioration constante de l’environnement médiatique permet aux citoyens de prendre davantage des décisions éclairées et demander des comptes aux dirigeants », a-t-elle expliqué. En plus, elle se dit inquiète par « la tendance mondiale croissante de la désinformation à travers les médias sociaux. Il est dangereux et irresponsable de faire circuler des mensonges ». A travers son accoutrement à l’africaine arboré pour la circonstance, Stéphanie Sullivan n’hésitait pas de lancer de temps en temps, comme d’habitude, quelques proverbes en lingala, l’une des langues nationales du Congo. Son attachement à la culture africaine et surtout congolaise à travers ses mets n’a pas été dissimulé. « Le Congo restera de façon indélébile dans mon cœur et dans mon esprit. Dans ma prochaine affectation au Département d’Etat, je continuerai à orienter mes efforts sur l’Afrique centrale », a promis Sullivan. Après son départ le 20 janvier prochain de l’ambassade, Mary Daschbach sera Chargée d’affaires. Yvette Reine Nzaba Légendes et crédits photo :1-Stéphanie Sullivan délivrant son message
2-Une vue des invités Notification:Non |