Médias : les journalistes condamnent les atteintes injustifiées à la liberté de la presseVendredi 18 Novembre 2016 - 17:42 Pour les participants à la matinée de réflexion sur l’état de la liberté de la presse en RDC organisée par le CERJI et l’UNPC, qui ont dit constater une grave et regrettable détérioration de la liberté d’expression en général et de la liberté de la presse en particulier dans le pays, rien ne pouvait justifier une telle situation qu’ils ont mise à l’actif des dirigeants. Les participants à la matinée de réflexion sur l’état de la liberté de la presse en RDC, organisée le 18 novembre par le Centre d’échanges pour des réformes juridiques et institutionnelle (CERJI), sous la coordination de l’Union nationale de la presse du Congo, avec la participation des autres organisations de la société civile congolaise, ont condamné avec fermeté toutes les atteintes injustifiées à la liberté de la presse enregistrées au pays. Ceux qui ont pris part à ces travaux ont, en effet, dit constater « la grave et regrettable détérioration de la liberté d’expression en général et de la liberté de la presse en particulier en RDC ». En effet, ont-ils fait observer, pendant que le pays s’apprête à organiser une nouvelle vague d’élections générales, des journalistes sont assassinés, des médias sont fermés, brouillés ou censurés et le cadre juridique relatif à l’exercice de la liberté de la presse connaît une régression notable. Pour les professionnels des médias, rien ne peut justifier l’assassinat des journalistes dont le dernier en date est Marcel Lubala Kalala, de la station provinciale du Kasaï Oriental de la Radiotélévision nationale congolaise. Rien ne peut justifier la censure des médias Les participants à ces travaux se sont également insurgés contre la dernière décision prise par le ministre chargé des Médias sur l’exploitation de la radiodiffusion sonore et de la télévision par des personnes physiques de nationalité étrangère. « Affirmons que rien ne peut, par ailleurs, justifier la prise par le ministre chargé des Médias de l’arrêté N°010/CAB-CM/LMO/010/2016 du 12 novembre 2016 portant règlementation de l’exploitation de la radiodiffusion sonore et de la télévision par des personnes physiques de nationalité étrangère », ont-ils noté. Selon ces assises, cet arrêté viole les dispositions de l’« Acte uniforme relatif au droit des Sociétés commerciales et du Groupement d’intérêt économique » pris par l’Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires. Ce dernier, ont-ils noté, prévoit la possibilité des sociétés unipersonnelles ou une seule personne physique ou morale peut être détentrice de la totalité du capital social. « Affirmons que rien ne peut justifier la censure des médias organisée par cet arrêté qui stipule que les médias étrangers non installés en RDC et qui diffusent leurs programmes à travers des médias locaux doivent communiquer le contenu de leur collaboration au ministre chargé des médias », ont-ils dit, en notant que le brouillage de la fréquence de la Radio Okapi et de la « RTBF », la coupure du signal de RFI ainsi que la fermeture de plusieurs autres médias congolais portaient un sérieux coup au droit du public à l’information. Devant cette situation, les participants à ces travaux ont exhorté le chef de l’État à ordonner sans délai ni condition le rétablissement du signal de ces médias étrangers et nationaux fermés sans justes motifs. Le gouvernement, lui, est appelé à rapporter sans délai cet arrêté inconstitutionnel qui porte un coup fatal à la liberté de la presse déjà mise en mal par la terreur et la peur dans lesquelles vivent au quotidien les journalistes, et d’arrêter d’interférer dans les attributions qui relèvent du Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication, qui est une institution technique et indépendante mise en place par la Constitution pour appuyer la démocratie par la régulation des médias. À cette dernière, les participants ont demandé de prendre conscience de son rôle en vue d’assurer l’exercice de ses prérogatives en matière de régulation et de contrôle technique de la conformité des médias, de garantir et assurer la liberté et la protection de la presse et de tous les moyens de communication de masse conformément à sa loi organique, et de garantir l’accès équitable aux moyens officiels d’information et de communication, conformément à la Constitution et à sa loi organique. Les médias et les organisations de la société civile sont appelés à observer scrupuleusement et en tous temps les règles éthiques et de déontologie qui régissent leur profession, à demeurer en état d’éveil citoyen pour la défense de leur liberté d’informer et de critiquer et à garantir avec professionnalisme le droit du public à l’information. Lucien Dianzenza Légendes et crédits photo : Les cameramen lors d'une activité Notification:Non |