OMC : un accord sur la libération des échanges commerciaux conclu à Bali

Samedi 7 Décembre 2013 - 13:15

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L’accord conclu le 7 décembre sur l’île indonésienne de Bali, lors d’une réunion ministérielle des cent cinquante-neuf États membres, est le premier du genre depuis la création de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) en 1995

Presque toutes les délégations ont salué la signature de cet accord parce qu’il est « un pas important vers la réalisation du vaste programme de libéralisation des échanges commerciaux » lancé en 2001 à Doha, au Qatar, mais qui était resté jusqu’à présent lettre morte. Le document a été approuvé après une série de retournements qui faisait déjà croire qu’il sera impossible de parvenir un jour à une entente. En effet, avant Bali, aucune des quatre réunions ministérielles qui ont suivi le lancement du programme n’avait abouti à une entente globale.

Le texte surnommé « Doha light » est axé sur trois volets : l’agriculture, l’aide au développement et la facilitation des échanges. Pour ce qui est du premier point, l’OMS s’est engagée à réduire les subventions à l’export. Le second point prévoit une exemption accrue des droits de douane aux produits provenant des pays les moins avancés, alors que le troisième ambitionne de réduire la bureaucratie aux frontières. Formant un ensemble de mesures minimales, le document représente toutefois moins de 10 % du programme de réformes lancé dans la capitale du Qatar. Avant que l'accord ne soit conclu, plusieurs délégations craignaient pour l’avenir de l’OMC, et du multilatéralisme en général, en cas d’échec à la ministérielle. L’OMC a déjà évalué à 1 000 milliards de dollars la richesse que l’accord de Bali permettra de créer, avec à la clé des millions d’emplois.

Durant les travaux, et selon des sources concordantes, l’Inde, Cuba, le Nicaragua, la Bolivie et le Venezuela ont retardé la signature de l’accord. New Dehli souhaitait au départ que l’on accroisse ses subventions agricoles, alors que les autres pays cités rejetaient le projet d’accord duquel avait été retirée une référence à l’embargo américain contre Cuba.

« Pour la première fois de son histoire, l’OMC a vraiment tenu ses promesses (…). Bali n’est qu’un début. Nous avons dorénavant douze mois pour établir une feuille de route pour conclure le programme de Doha », a déclaré le directeur général de l’OMC, le Brésilien Roberto Azevêdo. « Nous avons remis le mot "mondial" dans l’Organisation mondiale du commerce. J’en suis très fier », a-t-il ajouté.

Pour de nombreux observateurs, la conclusion heureuse de l’accord « historique » sur la libéralisation des échanges commerciaux représente une victoire personnelle pour le nouveau directeur général de l’OMC. Ce qui doit réjouir Roberto Azevêdo qui a pris les rênes de l’OMC en septembre avec l’ambition de réussir là où son prédécesseur, le Français Pascal Lamy, avait échoué : faire avancer le cycle de Doha.

« Approuvé ! (…) Bali marque une nouvelle aube pour l’OMC », a pour sa part déclaré le président de la réunion ministérielle, le ministre du Commerce indonésien, Gita Wirjawan.

Rappelons qu’avant la création de l’OMC et dans la marche vers la libéralisation des échanges, le précédent cycle de négociations dit « Uruguay Round » avait abouti en 1994, à la signature de l’accord de Marrakech ayant conduit l’année suivante à la création de l’OMC.

 

 

 

 

 

 

Nestor N'Gampoula