Baby-sitting : un centre de formation d'auxiliaires parentales à Kinshasa

C’est de retour au Congo fin 2012, avec son mari et ses deux enfants, que la jeune femme a l’idée de de créer cette agence de formation. « J’étais butée au problème de la garderie. J’ai remarqué que beaucoup d’auxiliaires parentales, communément appelés « Nounous », gardaient les enfants mais ne savaient pas quoi faire avec eux. Ils tournaient en rond laissant l’enfant dans son coin. Je sentais qu’il existait un manque de communication avec l’enfant, entre autres avec mes enfants. C’est ainsi que j’ai eu l’idée de créer « Comme chez soi », avec pour objectif de former les nounous pour leur apporter une réelle connaissance de ce travail, leur faire prendre conscience du rôle qu’elles ont à jouer auprès de ces enfants, les valoriser aussi en tant qu’employées car il s’agit d’un véritable travail », explique Nadine Kioni. Ainsi, au sein de l’agence « Comme chez soi », des jeunes femmes congolaises, futures nounous, bénéficient d’une formation de qualité notamment en psychologie de l’enfant. « L’objectif n’est pas d’en faire des psychologues, mais de leur faire comprendre les besoins de base d’un enfant âgé de 0 à 3 ans. Durant cette période, l’enfant a besoin d’écoute et d’attention. D’où l’idée de « Comme chez soi », pour signifier que l’enfant doit se sentir partout en sécurité. Nous leur apprenons comment communiquer et échanger avec l’enfant afin que ce dernier se sente épanoui et ouvert », indique la fondatrice de « Comme chez soi ». L’agence axe ainsi la formation autour de la nutrition, le la psychologie de l’enfant, de l’hygiène et de la santé, avec notamment comme objectif d’apprendre à ces futures nounous l’équilibre nutritionnelle de base et leur permettre de savoir quels sont les premiers gestes à poser quand, par exemple, un enfant tombe malade.

Des formations adaptées

Les différentes formations en cours à l’agence « Comme chez soi » dépendent du parcours professionnel de chaque élève. Elles peuvent ainsi durer entre deux et six mois. L’inscription coûte 20 dollars tandis que le minerval revient à 30 dollars.  « Pour l’instant, nous venons de mettre en place un projet pilote d’une formation approfondie d’une durée de deux ans. Nous l’avons initié avec le centre « Don Bosco » qui a une grande renommée à Kinshasa. Les personnes formées ont au minimum un bac. La première année, elles suivent des cours généraux notamment l’anglais et la deuxième année est consacrée à la puériculture », précise Nadine Kioni. Les cours sont dispensés par de véritables professionnels dont un psychologue en charge de la formation sur l’éveil de l’enfant et un médecin en charge des cours sur l’hygiène et santé. Les formations sont coordonnées par Bernadette Lienart, ancienne infirmière retraitée du CHU de Liège. Six personnes travaillent à temps plein au sein de l’agence. Cette dernière, depuis sa création, a déjà formé 350 nounous dont 330 ont été placées dans des familles. « C’est un marché rentable car beaucoup de familles qui ont des enfants ont besoin d’une nounou, d’autant plus que les écoles ferment à midi. Il faut quelqu’un qui s’occupera de l’enfant et en qui les parents auront confiance », explique la créatrice de « Comme chez soi ».

Une école maternelle dotée d’une crèche 

L’agence connaît actuellement une forte croissance due à une augmentation de la demande. « Nous démarchons les entreprises, les écoles, les hôpitaux, les plaines de jeux. C’est ce qui accroît la demande », note Nadine Kioni. Cette dernière vient également de créer l’école maternelle bilingue (anglais et français) « Kiddies Academie Les Matelots », située dans le quartier huppé de Macampagne. L'école, qui est opérationnelle depuis le 5 septembre dernier, dispose notamment d’une crèche qui prend en charge des bébés à partir de l’âge de trois mois avec un projet pédagogique bien structuré. « L’école dispose de beaucoup de jeux de psychomotricité pour les enfants afin qu’ils se découvrent. Généralement au Congo, on a une cour de récréation mais sans beaucoup de jeux. J’ai engagé un personnel expérimenté dans le secteur. L’objectif est d’avoir une école de proximité avec une qualité supérieure », conclut Nadine Kioni.