Action humanitaire : le gouvernement au chevet des déplacés du PoolJeudi 6 Octobre 2016 - 20:00 Environ 2000 personnes ayant trouvé actuellement refuge à Kinkala, chef-lieu du département du Pool dont près de 800 reçues dans les familles d’accueil et les autres logées au siège de la sous-préfecture, à l’Eglise Evangélique et à l’église Catholique ont bénéficié des kits d’urgence
« C’est à féliciter, la façon dont le président de la République a instruit son gouvernement qui a, aussitôt, agi avec promptitude en déléguant la ministre en charge des questions humanitaires qui a amené ces dons pour soulager tant soit peu les difficultés actuelles des populations en détresse », s’est réjoui le préfet du département du Pool, Jean Michel Sangha. Remettant un échantillon aux autorités locales, la ministre des Affaires sociales a annoncé l’arrivée sous peu du plus grand lot qui pourrait couvrir les besoins des déplacés se trouvant dans d’autres sous-préfectures. Déplorant le silence observé jusque-là de la communauté internationale, elle a rappelé que le gouvernement a posé cet acte par rapport aux moyens dont il dispose. « C’est la solidarité du gouvernement qui est très préoccupé par la situation du Pool. Ce que nous faisons, c’est une réponse d’urgence. Nous sommes en train de préparer une réponse plus appropriée tenant compte des besoins qui ont été exprimés », a-t-elle promis, précisant que le prochain convoi sera composé, entre autres, de matelas, de moustiquaires imprégnées et d'ustensiles de cuisine. S’adressant aux déplacés, en majorité des jeunes, Antoinette Dinga Dzondo a appelé les parents à œuvrer aux côtés des pouvoirs publics pour mettre un terme à ce désordre qui compromet l’avenir de leurs enfants. Elle a, par ailleurs, invité les acteurs de ces actes barbares au ressaisissement. « Cela fait mal, ce n’est pas une situation que nous avons voulue. Donc, nous appelons tous ceux qui sont à l’origine de cette situation à se ressaisir afin d’arrêter ces actes. Il faut qu’ils arrêtent », a-t-elle insisté. Un climat délétère dans le Pool Les attaques à main armée perpétrées par les Ninjas ont déjà fait des vagues de déplacés. Selon les données provisoires communiquées par les autorités départementales du Pool, le 6 octobre, il y a déjà 5 081 déplacés dont environ 2000 à Kinkala, 700 à Kibouendé, 1500 à Mindouli, 500 à Kindamba, 500 à Louingui, 300 à Mbandza-Ndounga et 300 à Nkoué, dans le district de Mayama. A ces chiffres, s’ajouteront sans nul doute les déplacés des récentes attaques signalées ce matin sur l’axe Linzolo-Mbandza-Ndounga et le 5 octobre proche de Mindouli où les installations d’une usine de ciment seraient saccagées. Kinkala vit au ralenti Epargnée jusque-là des attaques des Ninjas, la communauté urbaine de Kinkala n’est pas dans ses beaux jours. En effet, sur place la ville vit au ralenti. Des vagues de déplacements sont signalées chaque jour vers Brazzaville. Les activités économiques ont repris timidement. Par exemple, les agences de transfert d’argent et les banques sont restées fermées depuis quelques jours même si certaines ont repris du service dès ce 6 octobre en matinée. La circulation sur l’axe Kinkala-Nganga-Lingolo reste timide, car des véhiculés sont souvent escortés par des éléments de la force publique. Mais, certains commerçants bravent la peur. Mal interprétée, la déclaration du ministre Makosso fait des vagues de déplacés Dans l’une de ses interventions sur les médias, le ministre de l’Enseignement primaire, secondaire et de l’Alphabétisation, Anatole Collinet Makosso, évoquait le fait que les élèves déplacés du Pool se trouvant à Brazzaville, surtout les candidats aux examens d’Etat, pouvaient poursuivre leur scolarité sur place. Cette intervention est mal interprétée par certains parents d’élèves du Pool qui, depuis quelques jours, envoient leurs enfants en âge de scolarité à Brazzaville. De quoi inquiéter les autorités locales : « Le chef-lieu du département est en train d’être vidé de ses élèves. Nous ne comprenons pas, si la ville se vide, qui nous allons gérer ? », s’est interrogée l’une d’elles. Pour rappel, la rentrée scolaire du 3 octobre n’a pas eu lieu pratiquement dans tout le département du Pool, même à Kinkala. Outre l’absence des élèves, on note également celle des enseignants qui, pour la plupart se trouvent à Brazzaville. La santé des populations, une préoccupation majeure Les autorités ont également posé à la ministre en charge des questions humanitaires le problème lié au manque de médecin. A en croire le préfet du Pool Jean Michel Sangha, actuellement Kinkala dispose seulement d’un assistant sanitaire. Aux dernières nouvelles, une équipe de médecins pourrait quitter Brazzaville dans quelques heures pour Kinkala afin de sauver la vie des malades qui souffrent actuellement. Parfait Wilfried Douniama Légendes et crédits photo :Antoinette Dinga Dzondo remettant un échantillon aux autorités locales ; les déplacés rassemblés à la mairie de Kinkala; crédit photo Adiac Notification:Non |