Interview/Bruno Jean Richard Itoua : « Il n’y aura ni suspension ni suppression de la bourse des étudiants »Mercredi 28 Septembre 2016 - 16:26 Le ministre de l’Enseignement supérieur qui a réagi à la rumeur faisant état d’une éventuelle suppression de la bourse universitaire au Congo, a demandé aux étudiants de ne donner aucun crédit à cette allégation. Il s’agit, d’après Bruno Jean Richard Itoua, de l’intox et de la simple manipulation de l'information.
Bruno Jean Richard Itoua (B J R I) : Nous avons appris cela comme vous aussi par les réseaux sociaux, et nous sommes vraiment surpris. Visiblement, c’est de la désinformation totale, de l’intox, de la manipulation de l’information. Le président de la République a dit et redit que malgré la crise financière due à la baisse drastique du prix du baril du pétrole, qui est la principale ressource du pays, il y a un certain nombre d’acquis, d’engagements sociaux sur lesquels il ne reviendrait pas. Nous ne comprenons pas d’où vient un tel bruit, nous travaillons sur les bourses depuis le début de l’année. Depuis mon arrivée, nous avons tenu plusieurs sessions de la sous-commission d’attribution, de suspension et rétablissement de bourse, normalement. Plusieurs listes d’attribution des bourses ont été publiées et signées par le ministère de l’Enseignement supérieur. LDB : Certains étudiants n’ont pas perçu la bourse du 1er trimestre. À quoi cela est-il dû ? B J R I : Il y a quelques réclamations, comme d’habitude nous allons y travailler. Ce sont des étudiants qui ont eu des résultats en retard ou qui ont envoyé les dossiers incomplets que nous avons rejetés. Donc, une session devrait se tenir assez rapidement pour traiter les dernières réclamations et nous nous préparons pour l’année académique prochaine, avec la tenue solennelle de la session de la sous-commission mais aussi je l’espère de la commission nationale des ressources humaines qui est sous l’autorité du ministère du Plan. LDB : Il n’y a pas de fumée sans feu, dit-on. Votre déclaration ne cache-t-elle pas quelque chose ? B J R I : J’insiste, il n’y aura rien. Ni suspension ni suppression ni réduction de moitié, tout cela est de la simple manipulation. Donc je demande aux étudiants de ne pas tenir compte de cela. Au contraire, nous essayons d’augmenter le nombre de bourses attribuées. Aujourd’hui, nous attribuons environ 16 000 en termes de bourses nationales auxquelles s’ajoutent celles de la coopération. Nous travaillons avec nos partenaires pour que ces bourses de la coopération soient plus nombreuses, plus diversifiées. Donc à aucun moment et à aucun niveau quel que soit il a été question de quoi que ce soit. Concernant les bourses, nous travaillons à renforcer la présence du ministère de l’Enseignement supérieur dans les ambassades. LDB : l’université Marien-Ngouabi est paralysée depuis quelques semaines par la grève du personnel et des étudiants. À quand le paiement de la bourse des étudiants estimée aujourd’hui à environ deux trimestres ? B J R I : Les étudiants ne sont pas à plus de deux trimestres sans bourse. Nous sommes en septembre 2016, il y a trois trimestres qui leur sont dus à cette date. Le premier trimestre a été payé à l’ensemble des boursiers sur le territoire national et à l’étranger. Le deuxième a commencé d’être payé à l’étranger, le Trésor public s’emploie à ce que ce paiement, pour l’ensemble des étudiants comme d’habitude, soit effectué si tout va bien d’ici à la fin de ce mois, au plus tard le mois prochain. Nous allons travailler avec le Trésor public pour que le troisième trimestre échu en fin septembre puisse être payé rapidement. Il n’y a pas trois trimestres de retard. LDB : Aviez-vous un message particulier à lancer à l’endroit des étudiants et du personnel de l’université Marien-Ngouabi ? B J R I : Il faut quand même que l’opinion nationale, notamment les étudiants se rendent compte que le pays traverse un moment qui est un peu difficile. Ce n’est un secret pour personne, notre principale ressource qui s’appelle le pétrole est aujourd’hui vendu à peu près à la moitié du prix auquel il était il y a à peine de deux ans. Cela modifie forcément nos engagements, nos équilibres et constitue une difficulté claire pas seulement pour le Congo mais pour tous les pays producteurs du pétrole partout dans le monde. Il peut y avoir de retard mais sachez que les bourses seront toujours payées. Propos recueillis par Parfait Wilfried Douniama Légendes et crédits photo :Le ministre Bruno Jean Richard Itoua ; crédit photo Adiac Notification:Non |