Enseignement technique et professionnel : l’heure est au bilan pour la refondation du sous-secteurMardi 20 Septembre 2016 - 19:44 Le ministre de l’Enseignement technique et profession, de la Formation qualifiante et l’Eemploi, Antoine Thomas Nicéphore Fylla Saint Eudes, a lancé le 20 septembre, à la grande bibliothèque universitaire, les travaux de la 20e session ordinaire du conseil national de son sous-secteur
« En effet, ces assises nous permettront de faire le bilan à mi-parcours de la mise en œuvre de cette politique il y a aujourd’hui un peu plus de dix ans. Qu’est-ce qui a été réalisé ? Quelles sont les principales limites et quelles sont nos nouvelles orientations ?», a-t-il précisé. Le ministre de tutelle a, de son côté, rappelé que de nombreux changements majeurs se sont affirmés ces dernières années sur différents plans, bouleversant l’approche de la conception de l’enseignement technique et professionnel ainsi que la formation qualifiante. D’où la nécessité d’en faire une évaluation. Selon Antoine Thomas Nicéphore Fylla Saint Eudes, le thème choisi rend nécessaires plusieurs interpellations. Il a par exemple, cité la faible attractivité de ce sous-secteur pour les jeunes de 12 à 20 ans. « L’enseignement technique et professionnel ne représente que 10,2% des jeunes scolarisés et 13,7% des scolarisés du secteur secondaire. Qu’est-ce qui explique que les déscolarisés du secondaire technique atteignent 7,6% du total, soit 52 992 jeunes ? Une campagne de valorisation de l’enseignement technique et professionnel est donc nécessaire », a-t-il martelé. « L’enseignement technique et professionnel n'est pas et ne doit pas être le refuge des rébus de l’éducation » Analysant les résultats du baccalauréat des cinq dernières années, Antoine Thomas Nicéphore Fylla Saint Eudes a indiqué que l’enseignement technique et professionnel n'est pas et ne doit pas être le refuge des rébus de l’éducation mais un foyer d'émergence pour un meilleur avenir. En effet, d’après lui, les statistiques des résultats au baccalauréat sont en dessous des espérances depuis cinq ans et évoluent en dents de scie. Le taux d’admission en 2012 était, a-t-il rappelé, de 28, 54% ; en 2013, 16, 75% ; en 2014, 27, 12% ; en 2015, 40,52% et en 2016 27,99%. « Comment expliquer ces résultats ? Quelle est notre responsabilité d’enseignant et de père de famille lorsque nous abandonnons la notabilité de notre métier en nous mettant en grève de février à juin alors que nous avons des devoirs et obligations de former l’élite à venir, même si nos revendications sont légitimes ? Pourrions-nous continuer à priver les jeunes de leur droit à être bien formés ? », s’est-il interrogé. C’est ainsi qu’il a rappelé aux conseillers les quatre points de leur contrat avec l’école : promouvoir les valeurs de paix, de justice et de solidarité ; protéger contre les méfaits de l’ignorance et de l’intolérance ; permettre l’acquisition des connaissances et compétences multiples et variées, capables de développer les aptitudes à s’adapter à toutes les situations ; faire de l’individu un citoyen épanoui et libre, capable de s’assumer et de contribuer efficacement au progrès social et économique de son pays voire du monde. Intérioriser les sept piliers de la refondation Il a, par ailleurs, demandé aux participants d’intérioriser les sept piliers de la refondation de leur sous-secteur de l’éducation. Il s’agit de la création d’un nouveau cadre structurant institutionnel, législatif et réglementaire ; du renforcement de la position de leur ministère en tant que maître d’œuvre unique et fédérateur des initiatives de formation professionnelle et technique. Il y a également la revalorisation de la fonction enseignante ; la nécessité d’une nouvelle approche pédagogique ; la mise en œuvre locale de la formation ; le développement d’un partenariat dynamique et attractif ; l’adoption d’un schéma innovant de financement diversifié de ce sous-secteur. Il les a, enfin, invités à réfléchir à de nouveaux paradigmes qu’imposent les instructions gouvernementales, les obligeant désormais à former pour l’employabilité. Parfait Wilfried Douniama Légendes et crédits photo :Présidium ; les participants ; crédit photo Adiac Notification:Non |