Bassin du lac Tchad : deux responsables de l’ONU réclament davantage de soutien international pour lutter contre Boko Haram

Jeudi 28 Juillet 2016 - 13:59

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Le secrétaire général adjoint des Nations unies aux affaires politiques, Jeffrey Feltman, et le secrétaire général adjoint des Nations unies aux affaires humanitaires et coordonnateur des secours d’urgence, Stephen O’Brien, ont réclamé mercredi devant le Conseil de sécurité un soutien international accru aux pays du bassin du lac Tchad pour les aider à lutter contre ce groupe terroriste.

Convaincu que Boko Haram menace la stabilité régionale, Jeffrey Feltman a insisté sur l’urgence d’un tel soutien pour affronter également « la crise humanitaire grave » qui sévit dans le bassin du lac Tchad. Déplorant que la Force mixte multinationale qui réunit des éléments du Nigéria, du Tchad, du Cameroun, du Niger et du Bénin ne peut mener à bien sa mission, il a dit qu’elle pourrait mieux faire puisqu’elle a fait récemment reculer Boko Haram. « Les opérations offensives de la Force ont permis de reprendre 80% des zones sous contrôle de Boko Haram, de libérer des milliers de personnes capturées et de prévenir des attaques terroristes », a-t-il précisé.

Estimant que « le principal défi de cette Force est un financement très insuffisant », le secrétaire général adjoint des Nations unies aux affaires politiques a indiqué que les promesses de dons faites à cette force s’élèvent à 250 millions dollars sur les 750 millions de dollars requis. Il a insisté sur le risque que des retards dans la fourniture d’un tel appui ne favorisent la contagion de Boko Haram à d’autres pays. « J’appelle la communauté internationale à appuyer la Force en mobilisant le soutien politique, logistique et financier nécessaire de manière flexible », a-t-il lancé.

Intervenant dans ce même ordre d’idées, le secrétaire général adjoint des Nations unies aux affaires humanitaires et coordonnateur des secours d’urgence, Stephen O’Brien, a dit que le Bassin du lac Tchad abrite la crise des déplacés ayant la croissance la plus rapide d’Afrique. « Cette région nécessite une attention urgente, unie et collective de la communauté internationale », a plaidé Stephen O’Brien, qui a estimé à plus de 9 millions le nombre de personnes ayant besoin d’une aide, dont 2,8 millions de déplacés ayant fui la violence.

« Les États membres doivent augmenter leurs contributions aux opérations en cours dans la région, rapidement et maintenant », a poursuivi ce dernier, ajoutant que « les moyens manquent » effectivement pour faire face à la situation qui prévaut dans le bassin du lac Tchad. Il a insisté sur « la nécessité de s’attaquer aux causes profondes des crises que connaissent les pays de la région, en particulier les griefs politiques et économiques des communautés marginalisées ». Il a, par ailleurs, déploré le fait que le plan humanitaire 2016 pour le Nigéria, le pays le plus touché, n’était financé qu’à hauteur de 28%.

 

 

Nestor N'Gampoula

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