Turquie : l’ambassadeur turc éclaire la lanterne de l’opinion sur le coup d’Etat militaire avorté

Samedi 23 Juillet 2016 - 17:00

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Can Incesu, ambassadeur de Turquie au Congo  a animé une conférence de presse le 22 juillet à Brazzaville pour faire la lumière sur le coup d’Etat manqué qui a secoué plusieurs villes de son pays, dont Ankara, la capitale et Istanbul, la capitale économique dans la nuit du 15 au 16 juillet.

Pour le diplomate qui a qualifié ce putsch d’une action « terroriste », le gouvernement turc dispose des « preuves concrètes » que cette tentative de coup d’Etat a été l'oeuvre de l’Organisation terroriste Fethullah (FETO). Fethullah Gülen est un prédicateur religieux qui réside aux Etats-Unis d’Amérique.

« Ces disciples ont largement infiltré les institutions de l’Etat, dont l’armée, la justice, la police, l’éducation et tous les ministères. Ils sont également très actifs à l’étranger, notamment en Afrique », a déclaré Can Incesu. « C’est pour une question d’intérêt (…). Il s’agit d’une recherche de préservation des intérêts des membres de ce mouvement parce que depuis quelques années, le gouvernement turc savait ce qui  se tramait au sein de ce mouvement. Nous savions aussi ceux qui y faisaient partie », a insisté le diplomate, ajoutant que le gouvernement les a tolérés depuis 2013.

Malgré cela, l’ambassadeur s’est réjoui de ce que « la majorité des forces armées est restée fidèle à la Constitution, au président Erdogan et au gouvernement ». « Seuls quelques éléments de l’armée de l’air, de la gendarmerie et des unités blindées ont rejoint les putschistes (…). La police et le parquet ont immédiatement pris des mesures. Mais par-dessus tout, c’est la nation turque elle-même qui a contrecarré cette machination », a-t-il commenté.

Can Incesu s’est aussi félicité de ce que le Parlement du pays et tous les partis politiques se sont « rangés du côté de la démocratie, de ses institutions et de la Constitution » turque face à ce qu’il a considéré comme « une action minoritaire » dirigée par les putschistes sur une population de 80 millions d’habitants que compte la Turquie. Il a certes reconnu des purges dans plusieurs secteurs de l’Etat et estimé que « beaucoup de gardes à vue le sont pour l’instant à « titre préventif » pour la simple raison que certaines personnes arrêtées peuvent ne pas être directement impliquées dans le coup d’Etat.

« Finalement, il n’y a eu aucune restriction relative à la visite des étrangers en Turquie, que ce soit pour les études, le commerce et le tourisme. La vie a repris son cours normal », a poursuivi l’ambassadeur.

En ce qui concerne les mesures prises pour rétablir l’ordre et la sécurité publique, Can Incesu a dit que l’état d’urgence a été décrété le 21 juillet conformément à la Constitution et dans « le plein respect de la convention européenne des droits de l’Homme ».

« L’état d’urgence ne portera pas atteinte aux droits et libertés fondamentaux de nos citoyens. Bien au contraire, c’est une mesure prise pour la protection efficace de l’ordre institutionnel ainsi que des droits et de libertés fondamentaux », a assuré le diplomate.

S’agissant de la question du rétablissement de la peine de mort envisagée par le président turc, Can Incesu a dit que cette préoccupation pourra ne pas être retenue puisqu’elle sera de prime abord soumise au Parlement. Il a en outre signalé que la Turquie poursuivra sa lutte contre le terrorisme, notamment contre le groupe Etat islamique et le PKK, qui selon lui, ont été les auteurs des différentes actions terroristes dans le pays.  

Nestor N'Gampoula

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