Lutte contre les violences faites aux femmes : les Ponténégrines s'expriment

Lundi 25 Novembre 2013 - 16:45

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Le 25 novembre de chaque année, la communauté internationale célèbre la Journée d’élimination des violences faites à l’égard des femmes. Interrogés sur le sujet, les Pontenégrins sollicitent davantage de sensibilisation   

Lucresse Alanhie, une Ponténégrine donne son point de vue par rapport à la journée internationale de lutte contre les violences à l'égard des femmesLucresse Alanhie, Jean Celestin Moukoki et Marceline Djondaha ont donné leur point de vue par rapport aux violences faites à l’égard de la femme.

Pour la première intervenante, les violences sont multiples, tant au niveau professionnel que social. « Ces violences faites aux femmes sont d’ordre physique et psychologique. Dans nos sociétés la femme est considérée comme un être inférieur alors que dans la genèse la femme a été créée à côté de l’homme comme une aide, capable de contribuer au développement d’une nation, mais malheureusement cette créature humaine est chosifiée. Même la journée internationale de la femme est célébrée à titre symbolique puisque au fond c’est difficile de constater l’émancipation », a indiqué Lucresse Alanhi, fonctionnaire à la direction départementale des sports de Pointe-Noire. D’après elle la violence mentale est plus grave que la violence physique. « La plus grave, c’est la violence mentale. Dans la mentalité la personne elle-même se tue, elle se dégrade et ne peut plus positiver. Même si elle avait des atouts pour faire quelque chose de bien puisqu’elle est affectée psychologiquement, elle se sent incapable. »

En revanche, a-t-elle poursuivi, la violence physique due aux coups peut s’amender avec les traitements. C’est possible d’éviter ces violences si l'on investit dans la sensibilisation dans tous les milieux sociaux. « Les hommes doivent se mettre à la place des femmes. Certes les hommes sont aussi victimes mais la violence des femmes est particulièrement douloureuse. »

De son côté, Jean Célestin Moukoki a souligné, dans le cadre de la violence domestique, que les hommes qui pensent qu’ils n’ont pas d’obligation au foyer manquent de connaissance. « Penser que tout le travail de la maison est réservé aux femmes c’est une forme d’aliénation culturelle. Personne ne peut démontrer que cuisiner ou faire la lessive au foyer est réservé à la femme puisque les meilleurs cuisiniers au monde sont des hommes », a-t-il noté. D’après lui, il suffit que ces messieurs changent un peu de nature pour que les mentalités aillent de l’avant.

Parlant des violences au niveau professionnel, Jean Célestin Moukoki a condamné ceux qui pensent devoir se soumettre à leurs appétits sexuels pour garantir leur poste. « Nous sommes dans un système où l’information ne circule pas bien et je pense que les medias devraient faire un travail de sensibilisation pour que ceux qui commettent ces actes arrêtent. Quand nous venons au travail chacun de nous, homme ou femme, a son travail à faire et le tout fait que la société avance », a ajouté Jean Célestin Moukoki avant d’encourager les femmes dans l’exercice de leur profession. « Je voudrais qu'à l'occasion de ce genre de journée, les femmes organisent des conférences-débats en y associant les hommes, pour dénoncer ces pratiques. En outre, les femmes pourraient dire ce qu’elles attendent d’un homme à la maison. »

Enfin, Marcelin Djondaha, technicienne de surface à la préfecture de Pointe-Noire, a souligné le problème des violences sexuelles que subissent les enfants à l’école. « Il y a des enseignants qui violentent les jeunes filles à l’école. Par conséquence les enfants finissent par fuir les cours », a-t-elle avancé, avant d’interpeller les pouvoirs publics à intervenir afin de permettre aux enfants de s’exprimer sans contrainte à l’école.

 

Charlem Léa Legnoki

Légendes et crédits photo : 

Photo (Adiac): Lucresse Alanhie, une Ponténégrine donne son point de vue par rapport à la journée internationale de lutte contre les violences à l'égard des femmes