Mort de Jean-Baptiste Bagaza : des réactions se multiplient de toute part pour saluer sa mémoire

Le gouvernement burundais a décrété un deuil national de trois jours pendant lesquels « les couleurs nationales seront mises en berne », pour rendre hommage à « un travailleur infatigable qui durant sa présidence a développé des infrastructures économiques  et sociales, dont le peuple burundais se souviendra toujours »

Réagissant à la nouvelle de la mort de son prédécesseur, le Major Pierre Buyoya, arrivé aussi au pouvoir par un coup d’Etat en 1987, a salué sa mémoire en ces termes : « Le président Bagaza n’était pas mon ami politique mais (…) c’est une perte pour sa famille et pour le Burundi. Il a géré le Burundi à l’époque où la situation politique était calme, donc il a pu donner une contribution au niveau du développement du Burundi », Pierre Buyoya  s’est rappelé d’un « président qui a su mobiliser les Burundais pour le développement ».

L’ex-président Sylvestre Ntibantunganya a, quant à lui, parlé d’un « grand homme politique dans la vie du Burundi du 21^ème siècle ». L’actuel président du Burundi, Pierre Nkurunziza a fait part de sa « très grande tristesse ». Le président de la branche du FNL proche du pouvoir, Jacques Bigirimana, a dit garder le souvenir d’un homme qui a modernisé le Burundi : « Nous n’oublierons jamais ce que Bagaza a fait pour rendre notre pays vivable et viable. Je ne vois pas vraiment par où commencer ? Il a construit des routes macadamisées, il a viabilisé la ville de Bujumbura, il a amené les populations de différentes ethnies à vivre ensemble, il y avait une société qui s’appelait ONR qui construisait des maisons en location et en vente… ». Jacques Bigirimana a estimé que les travaux effectués durant la présidence de Jean Baptiste Bagaza s’étendent aussi à l’emploi et la santé. « Vraiment il a développé le pays, a-t-il poursuivi (…). Et puis Bagaza a donné la santé. La mutuelle de la fonction publique est venue sous Bagaza. Il a amené les SRDI, les sociétés régionales de développement, qui ont développé les régions naturelles. Ils ont donné beaucoup d’emplois, ils ont encadré la population dans l’agriculture et l’élevage. »

Né en 1946 dans la commune de Rutovu dans la province de Bururi (sud), Jean Baptiste Bagaza était arrivé au pouvoir en 1976 à la suite d’un coup d’état militaire contre son prédécesseur, le général Michel Micombero, lui aussi tutsi issu de la même commune.

Sénateur à vie selon la Constitution de son pays, Jean Baptiste Bagaza est l’une des rares personnalités politiques burundaises à faire l’unanimité après sa mort parce qu’il est considéré comme le bâtisseur du Burundi moderne (routes, centrales électriques, écoles, industries, ...).