L’Italie sous la menace terroristeJeudi 28 Avril 2016 - 16:52 Des candidats au djihad en Syrie arrêtés ; des menaces à frapper l’Italie d’attentats : des signaux qui incitent la péninsule à rester vigilante. Pour l’heure l’Italie est sereine face à la menace d’attentats djihadistes maintes fois proférées. L’organisation de l’Etat islamique a notamment fait savoir qu’il monterait jusqu’à Rome et planterait son drapeau sur la coupole de la Basilique Saint-Pierre, au Vatican, si l’Italie s’hasardait à bombarder en Libye. En décembre, le ministre de la Justice Andrea Orlando avait reçu une enveloppe contenant une balle de kalachnikov avec un texte des plus explicites : « Nous viendrons te couper les oreilles » si l’Italie intervient en Libye. Des menaces, donc, mais rien de concret jusqu’ici. Mais ce n’est pas parce que l’Italie a été préservée par sa seule méthode Coué : ses services sont en alerte permanente pour conjurer ce que d’aucuns présentent comme une fatalité inéluctable. Il y a quelques jours, les services américains ont fait savoir qu’après l’Espagne, la Grande-Bretagne, la France et la Belgique, la prochaine cible visée par les terroristes islamistes était l’Italie. Tel un volcan en éruption prochaine, des indices laissent entrevoir une activité frénétique des islamistes « de maison », ici et là. « Des Abdeslam Salah, nous en avons déjà chez nous ; des Molenbeek existent bien dans nos villes », a prévenu jeudi le sénateur de la Ligue du Nord Roberto Calderolli, en référence au cerveau des derniers attentats de Paris et de Bruxelles et au quartier bruxellois où il a grandi. Tout vice-président du Sénat qu’il soit, Calderolli est connu pour ses propos outranciers (il avait traité l’ancienne ministre italo-congolaise Cécile Kyenge d’orang-outan !) mais, pour une fois, ses paroles sont tombées dans une opinion assez préparée à devoir affronter une menace interne. La justice a annoncé qu’un couple et deux jeunes hommes soupçonnés d'avoir envisagé des attentats terroristes sur le sol italien et de partir combattre en Syrie en emmenant leurs deux jeunes enfants, ont été arrêtés jeudi matin. Les suspects projetaient en particulier un attentat vraisemblablement à Rome, qu'ils qualifient de « lieu de référence pour tous les chrétiens », a expliqué le procureur de Milan, Maurizio Romanelli. Le couple, résidant à Lecco, sur le lac de Côme (nord de l’Italie), comptait rejoindre la Syrie avec ses enfants de 2 et 4 ans, pour y combattre aux côtés de l'organisation de l’Etat islamique (EI). Un ressortissant marocain de 23 ans, frère d'un homme expulsé d'Italie en janvier 2015 sur des soupçons de terrorisme, se serait joint à eux. Un autre Marocain a également été arrêté. Tous sont soupçonnés de « participation à une entreprise ayant pour finalité le terrorisme international ». Le couple et ces deux jeunes hommes étaient en contact avec un autre couple déjà établi en Syrie. Il s’agirait d'une Italienne convertie à l'islam depuis huit ans, Alice Brignoli, et d'un ressortissant marocain, Mohamed Koraichi, arrivé en Italie pour y travailler comme soudeur. Koraichi semble être un donneur d’ordre. Depuis la Syrie, il a recommandé « d'agir d'une façon, n'importe laquelle, dans un lieu, n'importe lequel », pour « toucher l'Etat italien ». Fils d'une famille musulmane qui n’est pas connue pour sa piété exceptionnelle, Mohamed Koraichi s'était fiancé avec Alice, re-nommée Aïcha, et tous deux avaient commencé à se radicaliser. En mai, la mère de la jeune femme avait signalé la disparition de sa fille, de son gendre et de leurs trois enfants. Sur des images sur le profil de Koraichi, les enquêteurs ont reconnu les enfants du couple, vêtus comme des combattants djihadistes et appelant au martyre, le doigt pointé vers le ciel. Lucien Mpama Notification:Non |