Lutte contre le paludisme : une nette régression de la mortalité observée au Congo malgré la recrudescence des cas

Lundi 25 Avril 2016 - 18:30

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A l’occasion de la célébration le 25 avril de la Journée mondiale de lutte contre le paludisme, le programme national de lutte contre le paludisme, (PNLP) a fait une présentation globale de la situation au Congo où l’on observe depuis un certain temps le relâchement dans le cadre des activités y relatives.

 

La situation de la lutte antipaludique au Congo, a expliqué le coordonnateur du PNLP, le Docteur Jean Mermoz Youndouka, a subi une accélération entre 2008 et 2012, grâce aux différentes interventions développées dans le cadre de la distribution de la moustiquaire imprégnée, et la mise en œuvre de la gratuité de traitement contre le paludisme décrétée par le président de la République. Ces deux interventions, a-t-il ajouté, ont permis de réduire pratiquement de moitié le nombre de cas de paludisme.

« On a connu une régression spectaculaire jusqu’en 2012, mais le relâchement de la lutte entre 2012 et 2016 fait qu’il y a une tendance à la recrudescence des cas. Mais la mortalité continue à décroitre. Il était prévu qu’on remplace les moustiquaires imprégnées, mais aucune ressource n’a pu être mobilisée. Ce qui fait qu’on observe depuis un certain temps, la recrudescence des cas de paludisme », a souligné le coordonnateur.

En effet, entre 2014 et 2015, une augmentation de 20% des cas de paludisme a été observée au Congo, mais aujourd’hui, avec les études réalisées à Owando, Brazzaville et Pointe-Noire, la mortalité a été réduite de 30 à 37%.

« Si l’on peut mobiliser davantage les fonds, et être autour d’un partenariat fort, multisectoriel, il y a des possibilités qu’on soit sur les traces de l’Afrique du Sud. Il n’y a pas de raison que le Congo soit en dehors de cette dynamique enclenchée au niveau mondial », a déclaré le coordonnateur.

Selon lui, le sous-financement des activités de lutte contre le paludisme continue de façon progressive d’impacter négativement sur les performances du PNLP. Sur ce, « il est impérieux que de nouvelles approches soient développées pour la mobilisation des ressources locales, en attendant que le pays ne rentre en négociation avec le Fonds mondial de lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme pour lever la sanction qui rend le Congo non éligible auprès de cette principale agence de financement des activités de lutte contre le paludisme à travers le Monde ».

Le docteur Jean Mermoz Youndouka a également éclairé la lanterne sur la rumeur faisant état de la présence au Congo d’une espèce de moustique appelée, « Moustique blindé ».

Il n’existe pas une espèce appelée moustique blindé au Congo, a-t-il précisé. Certainement, estime-t-il, la population a eu une autre interprétation par rapport à la résistance que le moustique affiche contre des insecticides utilisés aujourd’hui. La communauté scientifique, a-t-il annoncé, serait en train de travailler pour produire d’autres genres d’insecticide afin de remédier à cette difficulté.

« Il existe des outils efficaces pour prévenir le paludisme, mais il faut d’urgence augmenter les financements pour mettre ces outils à la disposition de ceux qui en ont besoin et pour lutter contre l’émergence de résistances aux médicaments et aux insecticides », a indiqué le coordonnateur.

Le thème choisi pour célébrer la journée mondiale contre le paludisme est: « En finir de bon avec le paludisme ». Au Congo, elle n’a pas été célébrée comme d’habitude par manque de temps pour pouvoir mobiliser les ressources, a-t-il expliqué.

Yvette Reine Nzaba

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