Attaque du 4 avril : d’importants dégâts matériels enregistrés à la Maison des jeunes de Kinsoundi

Mercredi 13 Avril 2016 - 16:45

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Des machines à coudre et chaises emportées, 2500 livres, des archives et autres objets partis en fumée, des fenêtres effondrées, tel est le visage que présente actuellement la Maison des jeunes de la culture et des services conviviaux de Kinsoundi, dans le 1er arrondissement Makélékélé, reconnue dans l’éducation, la formation et l’insertion socioéconomique des jeunes filles désœuvrées.

Les évènements survenus dans la nuit du 3 au 4 avril dans les quartiers sud de Brazzaville, notamment l’attaque des ex-Ninjas Nsiloulou, n’ont pas épargné la Maison des jeunes de Kinsoundi, située dans l’enceinte de l’ancienne Société des textiles du Congo (Sotexco). En effet, cette structure dont le siège  avait été réfectionné en 2014 par la Fondation Azur et qui est séparée du commissariat de police de Kinsoundi que par un mur, a été saccagée par les assaillants, facilitant ainsi l’entrée aux jeunes du quartier.

« Après leur passage, des jeunes vandales du quartier sont venus tout emporter. Nous sommes ici en train de nous regarder, il n’y a même plus une chaise, une table, c’est très difficile. Nous avons perdu 32 machines à coudre, dix chaises de coiffure, les casques, les séchoirs, 56 chaises en plastique, ainsi que toute la donation de la Fondation Azur comprenant, entre autres, des téléviseurs, des cafetières et des ventilateurs », s’est plaint le coordonnateur de la Maison des jeunes de Kinsoundi, Mérols Diabankana « Diabs » qui parle d’un acte scandaleux, désastreux et désolant.

En dépit de cette situation, l’équipe de la Maison des jeunes qui a reçu le soutien moral des agents de la force publique qui prennent la garde dans le site, a rouvert ses portes avec l’appui des apprenants. D’où ce SOS à l’endroit des autorités et des ONG. « Nous avons reçu aujourd’hui des jeunes qui suivent la formation en pâtisserie, mais ils étaient assis à même le sol, c’est scandaleux. Nous demandons à toute personne de bonne volonté de nous aider pour la reconstruction de la Maison des jeunes. Nous acceptons l’aide d’où qu’elle vienne, pour nous permettre de fonctionner comme avant. Nous demandons également à la Fondation Azur qui avait en quelque sorte booster notre structure en son temps, de nous venir en aide », a sollicité Mérols Diabankana.

Créée en 2006 par le Club jeunesse infrastructure et développement (CJID), une ONG d’appui au développement communautaire au profit de la jeunesse lui-même créée en décembre 2003, la Maison des jeunes de la culture et des services forme dans plusieurs corps de métiers, notamment la menuiserie et garnissage, la pâtisserie, la coupe-couture, la coiffure et l’esthétique, la gestion des projets. En dix ans d’existence, la Maison des jeunes, mise en œuvre avec l’appui du comité du quartier, a déjà formé plus de 390 jeunes filles désœuvrées en couture et en coiffure. « Nous avons également formé les jeunes en conduite, en pâtisserie, et orienté plus de 1500 d’entre eux à avoir du travail. C’est une maison d’encadrement socioéducatif des jeunes. Nous éduquons les jeunes pour avoir des bons comportements, nous faisons de l’éveil de conscience et de l’éveil citoyen », a conclu Mérols Diabankana.

 

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Mérols Diabankana « Diabs » lançant le SOS à l’endroit de la structure ; une vue de l’intérieur de la Maison des jeunes ; crédit photo Adiac

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