Médias : FFJ s’insurge contre le musellement des médias d’opposants politiques

Lundi 14 Mars 2016 - 17:39

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L’ONG regrette que le pays présente un tableau sombre de la situation des médias à quelques mois des élections essentielles.

Freedom for journalist (FFJ) a élevé, le 14 mars, une vive protestation à l’annonce de la fermeture, le 11 mars, de La Voix du Katanga, une télévision émettant à Lubumbashi. À en croire cette ONG, le média concerné appartient au président de l’Union nationale des fédéralistes du Congo (Unafec), à Gabriel Kyungu, ancien parti proche de la majorité présidentielle, passé dans l’opposition depuis septembre 2015.

FFJ a noté que l’autorité provinciale reproche à La Voix du Katanga de ne pas être en règle avec le fisc. Ce qu’un responsable de ce média aurait démenti. « Nous sommes bien en règle avec les taxes et notre permis d’exploitation est valide », a déclaré le directeur financier de La voix du Katanga, Marcel Kyungu, cité par FFJ.

Quatre médias déjà frappés

Cette ONG a relevé qu’actuellement, quatre médias appartenant aux membres de l’opposition sont fermés à Lubumbashi. « En janvier 2016, Mapendo et Nyota, deux médias, propriétés de Moïse Katumbi, actuellement opposant farouche au président Kabila ont été fermés. Jua Lubumbashi Télévision a été aussi fermé à cause de son appartenance à Jean-Claude Muyambo, un autre membre de l’opposition, incarcéré à la prison centrale de Kinshasa. Dans la capitale, trois médias appartenant aux opposants sont aussi fermés : Canal Kin Télévision (CKTV), Canal Futur Télévision (CFTV), et Radio Lisanga Télévision (RLTV). Des médias de l’opposition qui émettent encore sont sous la menace de fermeture », a souligné FFJ.

Cette ONG a, par ailleurs, noté que dans l’est du pays, Chabo Betelwa, journaliste à la Radio Shala FM, une station émettant dans la localité de Kamutuga, territoire de Mwenga, dans la province du Sud-Kivu, a été agressé, le 23 février 2016 aux environs de 22 heures par des personnes qu’il a identifiées comme des éléments de l’armée. Betelwa a fait observé FFJ, citant une ONG, Initiative congolaise pour la justice et la paix, été dépouillé de ses effets comprenant un téléphone portable et une somme d’argent avant d’être torturé. « Les autorités ont intérêt à promouvoir la liberté de la presse et à cesser de se constituer bourreaux des médias puisqu’ils appartiennent à tel ou tel autre politicien. Les médias ont une déontologie et sont un vecteur de cohésion, chercher à les museler équivaut à museler la démocratie et donc à ramer à contre-courant de l’une des valeurs qui sous-tendent toute démocratie. FFJ s’insurge contre le musellement des médias d’opposants politiques à quelques mois des élections essentielles », a déclaré le chargé d’assistance judiciaire à FFJ, Me Gérard Nkashama.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Des responsables de FFJ entourés par les présidents de l'Omec et de l'UNPC / Photo Adiac

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