Paris : la première édition de la foire AKAA sera reportée

Au lendemain des attentats de Paris le 13 novembre dernier, AKAA communiquait son maintien malgré « l’horreur et la tristesse », communiquant que la culture triomphera. Dix jours après le drame, la prise d’otages de l’hôtel Blu Radisson à Bamako aura eu raison de l’événement. Son report a été annoncé sur le site Internet via un communiqué de presse invoquant des raisons sécuritaires et économiques, précisant que son public étranger « s’est rétracté en partie; autant pour la dimension sécuritaire, que pour le risque économique que chacun prend en participant à une nouvelle foire dans la morosité ambiante. Une foire qui ne rencontre pas son public porterait tort à l’ensemble des acteurs du monde de l’art (artistes, galeries et collectionneurs). Si les résultats économiques ne sont pas au rendez-vous, nous fragiliserons la pérennité de la foire et mettrons en danger également nos exposants et nos artistes». Il s’agit de reconduire l’événement « afin d'offrir à chacun les conditions nécessaires qui permettront de développer des échanges culturels et commerciaux dans un climat serein ». Les événements prévus hors les murs seront toutefois maintenus.

Cette décision suit celles de nombreuses institutions et évènements ou rassemblements culturels aux quatre coins de l’Hexagone. La volonté partagée par beaucoup de Français de ne pas céder à la terreur se fragilisent de jours en jours avec l’escalade de violences et de tensions qui ont touché Bamako le 20 novembre, Tunis le 24 et maintiennent Bruxelles en alerte maximale. Les manifestations culturelles se voient apposées des mentions justifiant leur état, « maintenu », ou bien « annulé » ou « reporté ».

Première foire d’art contemporain africain à Paris

AKAA pour Also Known As Africa (Aussi connu comme l’Afrique) sera la première foire parisienne dédiée à l’art contemporain et au design africain, deux domaines dans lesquels l’Afrique et sa diaspora tirent leur épingle du jeu grâce à des créateurs déjà établis et reconnus ou prometteurs. Une trentaine de galeries avait répondu présente à l’événement. À l’origine de cette fenêtre artistique, la franco-américaine Victoria Mann entend donner la parole à des artistes puisant dans l’esthétique du Continent. Une concurrente à la londonienne 1 :54 qui trouve une résonnance à Paris : « il est important que Paris ait un événement comme Akaa car la France a des liens forts avec l’Afrique. C’est en France que se trouvent les pionniers de l’art africain. Or depuis les expositions « Les Magiciens de la terre » et « Africa Remix », il y a eu un creux. Paris doit reprendre la parole », expliquait Victoria Mann au début de l’année au Monde Afrique. AKAA devrait annoncer prochainement sa date de report.

Morgane de Capèle