Santé publique : le commerce illicite des produits du tabac, une menace économique et sociale pour le Congo ?

Mardi 24 Novembre 2015 - 17:30

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La communauté internationale a célébré le 31 mai dernier, la Journée mondiale sans tabac. Au Congo, l’évènement a été commémoré en différé ce 24 novembre à travers un focus organisé par le ministère de la Santé et de la population, par le biais du point focal national de lutte contre ce fléau évitable aux conséquences sanitaires considérables.

Afin d’évoquer les risques que présente le tabac, et de plaider en faveur des politiques efficaces visant à réduire sa consommation, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et ses partenaires ont célébré cette journée sur le thème : « Eliminer le commerce illicite des produits du tabac ». Dans son message rendu public par l’entremise du conseiller administratif et juridique du ministre de la Santé et de la Population, Benjamin Ossombo, le gouvernement a rappelé que l’épidémie mondiale de tabagisme tue environ 6 millions de personnes chaque année. De même, plus de 600 000 non-fumeurs meurent pour avoir été exposés au tabagisme passif.

« Si nous ne faisons rien, cette épidémie tuera plus de 8 millions de personnes chaque année d’ici à 2030. Plus de 80% de ces décès évitables se produiront dans les pays à revenu faible ou intermédiaire », a-t-il indiqué.

Selon Benjamin Ossombo, la solution réelle à ce fléau est la mise en œuvre du Protocole préconisé par la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac. Ce Protocole met en relief, a-t-il précisé, les mesures de lutte antitabac ayant fait leurs preuves. « C’est l’instrument juridique sans équivalent destiné à combattre et à éliminer à la longue un fléau international complexe qui a des conséquences sanitaires considérables. Le Congo soutient la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac, et a adopté dans ce cadre une loi relative à la lutte antitabac », a-t-il déclaré.

En effet, en vue de consolider ses engagements nationaux et internationaux par la promotion et l’application du protocole visant l’élimination du commerce illicite des produits du tabac, le Congo est devenu depuis le 24 mai 2015, pays membre. « Pour inverser le cours de l’épidémie de tabagisme, nombre de secteurs devront mener une action concertée, sous le leadership du secteur de la santé. C’est ici l’occasion pour nous de lancer un appel à tous les partenaires publics et privés, aux communautés urbaines et rurales, à la société civile, de constituer un front commun contre cette menace économique et sociale. Agissons donc pour le bien-être physique, social et mental des populations de nos villes et villages », a conclu le conseiller administratif et juridique du ministre de la Santé.

L’apport de la douane dans la lutte contre ce fléau

Dans le cadre de l’élimination du commerce illicite des produits du tabac, le gouvernement congolais peut compter sur certaines administrations publiques dont la douane. Pour le chef de section de lutte contre les stupéfiants à la direction des enquêtes douanières, Emmanuel Batadila, qui animé le focus organisé au ministère de la Justice et des droits humains, l’administration des douanes n’a pas attendu la ratification de la Convention pour aller en guerre contre tous ceux qui prennent les produits du tabac. Selon lui, le document de tarifs douaniers accorde un traitement particulier sur les importations du tabac et ses succédanés.

« Le tabac est une marchandise fortement taxée parce qu’en dehors des droits de douane et d’autres taxes ordinaires que nous infligeons aux articles qui entrent dans notre pays. Le tabac est parmi les produits qui subissent la surtaxe et les droits d’accises. Ces taxes font que lorsque vous importez du tabac, les droits de douanes s’élèvent à près de 92% de la valeur du produit importé », a-t-il expliqué, indiquant que le commerce illicite des produits du tabac renvoyait également au trafic illicite de ces produits.

Emmanuel Batadila a conclu son exposé en soulignant que le commerce illicite des produits du tabac émanait, du point de vue douanier, de l’effet de contrebande et de la gestion complexe des magasins diplomatiques. D’où la nécessité de mutualiser les efforts au niveau de tous les services concernés afin d’enrayer le fléau.

 

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Présidium ; une vue des participants ; crédit photo Adiac

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