Médias : FFJ demande des excuses publiques au ministre de l’ESU et au DG de l’INBTP

Mardi 24 Novembre 2015 - 15:30

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Condamnant l’agression contre une journaliste à Kinshasa, l’ONG continue donc à exiger que ces excuses soient télévisées pour apaiser la communauté des professionnels des médias du pays qui, blessés dans leur chair, se réservent le droit de faire entendre autrement leur colère.

Dans une réaction le week-end dernier, l’association de défense et de promotion de la liberté de la presse en Afrique centrale Freedom for journalist-Afrique (FFJ), a dit attendre, depuis bientôt une semaine, des excuses publiques du ministre de l’Enseignement supérieur et universitaire (ESU) et du directeur général de l’Institut national des bâtiments et des travaux publics (INBTP) au nom et pour le compte des étudiants, auteurs, le 16 novembre, des voies des faits perpétrés contre Francine Bitshi, journaliste à Radio Télévision par satellite (RTVS1). « Les deux responsables ont chacun failli à leur mission de maintien de la quiétude sociale au sein de l’établissement; le ministre n’a pas pu interpeller le directeur général de l’INBTP pour se faire la religion sur l’agression de la journaliste et le second, pour sa part, n’a pas envisagé des sanctions contre les auteurs bien identifiés de l’agression de la journaliste », note le communiqué de FFJ transmis à la presse.

Cette ONG a relevé que le travail de Bitshi est couvert par la loi fixant les modalités de l’exercice de la liberté de la presse en vigueur en RDC et la Constitution du pays. Ce qui l’a conduit à désapprouver que l’acte d’agression soit commis sur la journaliste au moment où l’ensemble de segments de la vie nationale cherchent à trouver un consensus autour de l’ordinaire du Congolais et que la presse soit prise à partie et pour cible alors qu’elle reste indispensable pour la démocratie.

FFJ continue donc à exiger que ces excuses soient télévisées pour apaiser la communauté des professionnels des médias du pays qui, blessés dans leur chair, se réservent le droit de faire entendre autrement leur colère. « Le ministre n’a même pas, ni dans sa dernière circulaire interdisant toute augmentation des frais académiques, ni lors de sa rencontre avec les responsables d’établissements d’enseignement, fait état de l’agression de la journaliste dont l’état de santé s’améliore mais bien lentement. Aujourd’hui Bitshi est le quatre-vingtième journaliste victime recensé par l’organisation pour l’année 2015, pour toutes les typologies des violations confondues allant de harcèlement aux attaques physiques. Les professionnels des médias se constituent en cellules dormantes et peuvent, à tout moment, revenir au devant de la scène », ajoute le communiqué.

FFJ a, par ailleurs, appelé les autorités congolaises à lever l’impunité dont jouissent les auteurs des attaques contre les journalistes et qui s’apparente à une complicité d’État contre les médias et les journalistes. Francine Bisthi, rappelle-t-on, réalisait un reportage sur un soulèvement des étudiants contre l’augmentation supposée ou réelle des frais académiques. L’association de défense et de promotion de la liberté de la presse en Afrique centrale a, par ailleurs, rappelé que la journée du 2 novembre a été consacrée à la fin de l’impunité des auteurs des crimes contre les journalistes sur l’échelle de la planète.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

La presse au cours de l'activité d'un parti politique à Kinshasa

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