Affaires sociales : vers la mise en place d’un plan stratégique des personnes âgées au Congo

Malgré les progrès de la médecine et l’évolution des sciences et technologies qui ont permis de réduire les taux de mortalité et de morbidité, la situation des personnes âgées demeure encore  préoccupante au niveau mondial et continental. Au regard des données démographiques issues du recensement général de la population et de l’habitat de 2007, la proportion des personnes âgées ou plus, au Congo est estimée à plus 4,8% de la population.

Selon le directeur des affaires sociales, Jean Clotaire Tomby, présidant la cérémonie, en dépit des efforts déployés par différents acteurs étatiques et non étatiques au Congo, il est apparu nécessaire de donner une réponse plus structurée à la situation des personnes âgées. « Ce groupe vulnérable mérite, en effet, une attention particulière de la société, car le vieillissement expose les personnes âgées à des risques divers liés à leurs conditions de vie et de  logement, leur santé, leurs besoins économiques, l’attitude de la société à leur égard », a-t-il déclaré, précisant que le but est de bâtir une société pour tous les âges qui promeut la pleine participation des personnes âgées, sans discrimination et sur un pied d’égalité.

Le délégué de la représentante de l’OMS au Congo, le Dr Ray Mankelé, a, de son côté, rappelé que  dans la plupart des pays africains, les adultes malades sont soignés à domicile par leurs parents et la maltraitance à leur égard ne cesse d’augmenter. En effet, l’OMS estime que 4 à 6% des personnes âgées dans le monde sont victimes de maltraitance physique ou psychologique, d’un défaut de soins, ou encore, sont exploitées financièrement. Ce qui constitue une violation des droits de l’homme.

« La situation des personnes âgées n’est guère reluisante au Congo, où en plus de cette stigmatisation, cette maltraitance et ces violences, elles sont souvent accusées de sorcellerie et abandonnées à leur triste sort. Les établissements médico-sociaux et les structures de prise en charge des personnes âgées sont quasiment inexistants, les pensions de retraite faibles et irrégulièrement payées, en dépit des efforts en cours dans le cadre de la Politique nationale d’action sociale », a critiqué le délégué de l’OMS, ajoutant que cela donnait l’image d’une société qui n’accordait pas une grande attention aux personnes âgées.

Il a enfin indiqué que le besoin de les accompagner  se faisait de plus en plus ressentir, précisément pour les populations les plus pauvres. D’où la nécessité de mettre à disposition de toutes les parties prenantes des informations pertinentes et fiables, validées en temps réel.