Mbama le 27 août: Jean-Jacques Bouya et le poème du fleuveJeudi 27 Août 2015 - 18:30 Villes océanes ou villes fluviales, certainement les plus habitées, les plus visitées et les plus chouchoutées : le Congo n’est finalement pas mal loti dans ce domaine, si l’on considère que Brazzaville, sa capitale politique, est bâtie sur les berges du fleuve Congo, et que Pointe-Noire, sa capitale économique longe l’océan atlantique. Les Congolais recourent souvent à l’appellation « Ponton-sur-mer », pour désigner aimablement la deuxième ville de leur pays. Il reste que les deux « capitales » répondent au rendez-vous de la modernité, et attirent vers elles les devises que pourrait engendrer une hospitalité bien pensée. Parlons précisément de Brazzaville pour évoquer, en quelques paragraphes, le poème déclamé, jeudi 27 août, par le ministre en charge de l’Aménagement du territoire et de la délégation générale aux grands travaux. Durant la cérémonie de lancement par le président de la République de la construction du tronçon routier qui reliera à terme la Case de Gaulle, résidence officielle de l’ambassade de France au Congo au Pont du Djoué, principal point d’entrée sud de Brazzaville, Jean-Jacques Bouya a dit des mots sur le fleuve. Voyons celui-ci : « Comme beaucoup de ses sœurs, on devrait le dire, Brazzaville est finalement la fille du fleuve Congo, vers lequel elle décide résolument de se tourner et le regarder frontalement ». Brazzaville aura donc beaucoup à tirer de la vaste nappe d’eau qui l’héberge avec sa consœur Kinshasa, d’autant que la corniche dans son envergure totale serpentera le fleuve du Pont du Djoué, au Sud, à la banlieue de Kintélé au Nord de la capitale congolaise. L’orateur soulignait aussi que le fleuve et ses bords ont toujours été pour la circulation des habitants et l’approvisionnement de ville, « des infrastructures pérennes de premier ordre ». Et de rappeler que jusqu’il y a un siècle et demie, « l’essentiel du ravitaillement nécessaire des villes était étroitement dépendant des mers, des fleuves et de leurs berges ». Disons que même si les moyens aériens se sont fortement développés, les couloirs maritimes et fluviaux comme canaux de circulation des biens et des personnes n’ont cessé d’amplifier leur importance. En règle générale, les discours officiels agrémentant les cérémonies du type de celle qui s’est déroulée dans le quartier de Mbama à Bacongo gagnent en longueur. Parce qu’ils sont longs, souvent tous ne sont pas accrocheurs. Celui délivré par Jean-Jacques Bouya a sans doute été l’un des plus brefs de l’exercice de présentation des ouvrages publics en construction ou en livraison auquel il est soumis depuis plusieurs années : 16 minutes, c’est le temps qu’il a duré, sans perdre en densité. Cette fois aussi, alors que l’essentiel était technique, le mot de clôture, a été finement politique. Le voici : « Retrouvons-nous ici dans 29 mois, c’est-à-dire, en février 2018, pour l’inauguration de ce tronçon de la corniche ». Le tout, répétons-nous, en 16 minutes. Gankama N'Siah Notification:Non |