Santé publique : des mesures pour lutter contre la malnutrition chroniqueMercredi 9 Octobre 2013 - 16:00 Ce fléau, qui paralyse le développement physique et cognitif des enfants et des femmes en âge de procréer, réduit à 40% le produit intérieur brut (PIB). Pour combler ce déficit, les décideurs, réunis le 8 octobre à Brazzaville, ont adopté le plan d’action 2014-2017 de lutte contre la malnutrition chronique et marqué l’adhésion du Congo à l’initiative Scaling Up Nutrition (SUN) Sous la houlette du secrétaire général de la présidence, Jean-Baptiste Ondaye, les conférenciers ont rappelé le lien entre le développement du capital humain et la lutte contre la malnutrition. « Notre volonté est de contribuer aux multiples efforts de lutte contre la malnutrition chronique au Congo. Une meilleure nutrition contribue à l’accroissement du capital humain aussi bien par la formation des enfants que des adultes et à l’amélioration de leur état de santé. L’amélioration de la nutrition à une incidence positive sur l’éducation au sens où elle entraîne une augmentation des capacités cognitives et des capacités d’apprentissage, ce qui se traduit à l’âge adulte par la hausse de la productivité du travail et des revenus », a affirmé le secrétaire général de la présidence. Chaque année, le Congo perd environ 44 milliards en raison de la malnutrition. Cette perte annuelle a conduit les décideurs à s’impliquer pour protéger la jeunesse qui constituera la main-d’œuvre des années à venir. Les enfants de moins de 5 ans et les femmes en âge de procréer sont les couches de la société les plus touchées. Le retard de croissance affecte 24% des enfants de 6 à 59 mois ; l’anémie touche 67% de cette même tranche d’âge et 54% des femmes de 15 à 49 ans. Chez les enfants, les carences nutritionnelles se traduisent par un retard de croissance, une faiblesse du système immunitaire exposant la personne à des épisodes récurrents d’infections et une diminution des capacités cognitives. 16 milliards FCFA pour la mise en œuvre du plan d’action 2014-2017 Le programme de lutte intégrée et multisectorielle contre la malnutrition chronique contribuera au processus de développement économique et social. Il a pour but d’améliorer le statut nutritionnel des populations congolaises en vue d’un développement durable. Ce plan vise également la réduction d’au moins 10% de la prévalence de la malnutrition chronique d’ici 2017 chez les enfants de 0 à 24 mois. Plusieurs résultats sont attendus, au nombre de ceux-ci : l’amélioration du cadre stratégique, institutionnel, juridique et financier de lutte contre la malnutrition chronique ; l’augmentation d’au moins 30% de la couverture de la prévention, du dépistage, de la prise en charge de la malnutrition aiguë, sévère ou modérée ; l’augmentation à 40% de la proportion d’enfants de 0 à 24 mois bénéficiant d’une alimentation adéquate ; la mise en place d’un système opérationnel de formation, de renforcement des capacités, d’information relatif à la nutrition et d’autres secteurs connexes. Affectant plus de 200 000 enfants congolais de moins de cinq ans, ce fléau ne cesse d’augmenter dans les zones rurales. Selon le constat du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), la chute du retard de croissance est deux fois moins importante chez les pauvres que chez les riches. Les départements des Plateaux, du Pool, du Kouilou et de la Bouenza ont dépassé le seuil d’alerte. Le Congo adhère à l’initiative SUN Pour pérenniser cette action, le Congo a adhéré à l’initiative SUN qui est un mouvement visant à contribuer à l’amélioration significative et durable de la sous-nutrition et à l’amélioration de la santé et de la prospérité des générations futures. Jean-Baptiste Ondaye a remis officiellement, à cette même occasion, la lettre d’adhésion du Congo à l’initiative SUN au représentant de l’Unicef au Congo, Aloys Kamuragiye, qui s’est focalisé sur les conséquences négatives de la malnutrition tant sur le plan physique qu’intellectuel conduisant à une baisse de la croissance économique et à la perpétuation de la pauvreté. Environ 16 000 enfants meurent à cause de la malnutrition au Congo et le programme va renforcer la lutte contre ce mal chronique. Selon les études scientifiques, la bonne nutrition est un déterminant de la qualité des ressources humaines dont le Congo disposera en 2025. Signalons que le lien entre le développement du capital humain et la lutte contre la malnutrition a été l’une des raisons ayant conduit le Congo à adhérer à l’initiative SUN, appliquée dans 78 pays, dont 17 en Afrique. Josiane Mambou Loukoula Légendes et crédits photo :Photo 1 : Le présidium de la réunion. Photo 2 : Jean-Baptiste Ondaye remettant la lettre d'adhésion du Congo au représentant de l'Unicef. (© DR) |