Justice : l’Acaj demande au Gouvernement l'abandon des poursuites contre les activistes de Filimbi

Jeudi 25 Juin 2015 - 16:00

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Dans un communiqué du 25 juin, l’Association congolaise pour l’accès à la justice (Acaj), a averti sur la reprise, ce 26 juin à Kinshasa au Tribunal de grande instance de Kinshasa/Gombe, siégeant à la prison de Makala de Kinshasa, du procès de membres du mouvement Filimbi.

L’Acaj dit condamner énergiquement « ce procès politique ». Sa poursuite, a souligné cette organisation, traduirait à suffisance la volonté du gouvernement à poursuivre la répression de l’exercice des libertés publiques. « C’est pourquoi, l’Acaj demande au Gouvernement de faire abandonner les poursuites engagées contre les activistes du mouvement Filimbi et à cesser la répression contre des leaders de la société civile et l’opposition politique », a souligné cette ONG de défense des droits de l’homme.

Le Parquet général, note-t-on, poursuit Yves Makwambala et Freud Bauma pour « atteintes à la sûreté intérieure de l’État ». La justice les accuse, en effet, « d’avoir fait partie d’une association, d’une bande organisée dénommée Filimbi Ekoki pour attenter à la vie ou la personne du chef de l’État, changer, interrompre ou détruire le régime constitutionnel, ébranler la fidélité que les citoyens doivent à l’État… ». MM. Mi Yangu Kiakwama Kia Kiziki, Floribert Anzuluni, Ben Kabamba et Horli Ndjoli, actuellement en fuite, sont aussi accusés des mêmes faits. Ils risquent tous des condamnations variant entre dix ans de prison ferme et la peine de mort.

Une activité non « terroriste »

Il est noté qu’un rapport parlementaire a récemment démenti le caractère « terroriste » des militants de Filimbi. Selon ledit rapport, en effet, les militants du mouvement Filimbi arrêtés mi-mars à Kinshasa n’avaient vraisemblablement aucune visée « terroriste ».

Ce rapport d’enquête parlementaire publié à la première quinzaine du mois de juin avait également appelé la justice à statuer rapidement sur les deux d’entre ces activistes encore en détention à Kinshasa.

On rappelle qu’une trentaine de personnes, parmi lesquelles trois activistes sénégalais et un Burkinabè, avaient été arrêtées, le 15 mars dans la capitale de la RDC, lors d’une réunion d’échange sur la bonne gouvernance en Afrique organisée par Filimbi (Coup de sifflet, en swahili), qui se présente comme un collectif de mouvements d’éducation à la citoyenneté, non-partisan et non-violent.

La mission parlementaire citée par l’Agence France presse avait également, en son temps, demandé au procureur général de la République de mettre tout en œuvre en vue de traiter avec diligence les dossiers des prévenus encore en détention, d’autant que les principaux organisateurs étaient en dehors du territoire national.

Les trois Sénégalais étaient membres du mouvement Y’en a marre, qui s’était opposé dans leur pays à la réélection du président Abdoulaye Wade, et le Burkinabè membre du Balai citoyen, ayant pris une part active aux manifestations de Ouagadougou qui ont entraîné le départ du président Blaise Compaoré en octobre 2014.

Les principaux organisateurs congolais de la rencontre du 15 mars ont fui le pays pour l’Europe. Selon la source, ils auraient été exfiltrés du pays à bord d’un avion de la Mission des Nations unies en RDC.

Selon certaines sources proches des Congolais exfiltrés, ces derniers ne se complaisent pas à rester en dehors de la RDC mais y sont contraints, compte tenu de la situation politique et sociale qui prévaut au pays.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Photo 1: Freud Bauma et Yves Makwambala, en détention en RDC. Photo 2: Franck Otete, Floribert Anzuluni, et Mi Yangu Kiakwama Kia Kiziki, exfiltrés de la RDC.

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