L’an 5 de l’assassinat de Floribert Chebeya et Fidèle Bazana : des ONG déterminées à obtenir justice

Lundi 1 Juin 2015 - 20:00

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Les organisations en ont appelé à la mobilisation de tous pour que les vrais auteurs et commanditaires de ce meurtre répondent de leur acte criminel.

Une série d’activités a été organisée le 1er juin à Kinshasa, en vue de célébrer les cinq ans de l’assassinat de Floribert Chebeya Bahizire et de Fidèle Bazana Edadi, respectivement ancien directeur exécutif et chauffeur et membre de la Voix des sans-voix pour les droits de l’Homme (VSV). En plus du recueillement organisé devant la tombe de Floribert Chebeya, au cimetière Nouvelle cité, à Benseke, les membres des ONG, dont la VSV et d’autres, ceux des familles de deux disparus et les politiques congolais se sont retrouvés à la paroisse Notre-Dame de Fatima pour partager les souvenirs de ces illustres disparus et dire une messe en leur mémoire.

Dans leurs mots, les membres de la société civile et ceux des deux familles éplorées ont continué à réclamer que justice soit faite. Ils ont également promis à ces deux défenseurs de droits de l’Homme de continuer à lutter en vue d’honorer leurs mémoires, notamment en obtenant que les vrais auteurs et commanditaires de ce meurtre répondent de leur acte criminel. « Les parties civiles qui ont interjeté appel à la Haute cour militaire n’ont aucune garantie de la manifestation de la vérité dans cette affaire avec tout récemment la décision ou mieux la stratégie de disjoindre les poursuites entre les prévenus présents et ceux prétendument en fuite », a souligné le directeur exécutif de la VSV, Dolly Ibefo. Pour cet activiste, la disjonction des poursuites prouve à suffisance combien les autorités de la RDC tiennent coûte que coûte à l’étouffement de la vérité corroborant ainsi la thèse de crime d’Etat ciblé et planifié.

Un assassinat confirmé

Le représentant du ministre de la Justice et des droits humains a noté que Floribert Chebeya et Fidèle Bazana ont été bel et bien assassinés. « Les circonstances de leur mort ont été reconnues par tous et confirmées par le pouvoir judiciaire comme un assassinat », a-t-il soutenu. Ce membre du cabinet d’Alexis Thambwe Muamba a également reconnu que Floribert Chebeya était un fervent défenseur des droits de l’homme que le pays n’oubliera jamais. Il a, par ailleurs, souligné l’intérêt porté par le ministre de la Justice sur le procès en cours.

Mais, pour les défenseurs des droits de l’Homme et la société civile, les familles des disparus ainsi que la population congolaise, cette reconnaissance ne suffit pas. Il faut une action qui permette de faire éclore la vérité et la justice de ce qu’ils qualifient de crime d’État. « Nous avons l’impression que le procès en cours n’a pour objectif que d’alléger les peines des cinq policiers actuellement en détention à Makala », a souligne la sœur de Floribert Chebeya, Mme Adélaïde Chebeya.

Dans leurs déclarations, toutes les parties réclament l’arrestation de celui qui est considéré come le suspect numéro 1 dans cette affaire. Il s’agit de l’ex-chef de la Police nationale congolaise, le général John Numbi Banza. Pour les ONG et les familles, du moment où cette personnalité ne sera pas converti en prévenu et jugé comme tel, compte tenu du rôle joué par lui dans cette affaire, la vérité sera toujours étouffée et la justice ne sera jamais faite à ces deux défenseurs des droits de l’Homme (DDH) assassinés dans les locaux de la police nationale congolaise.

Honorer le combat des deux DDH

Plusieurs gerbes de fleurs ont été déposées sur la tombe de Floribert Chebeya, pour honorer le combat mené par les deux DDH assassinés pour l’instauration d’une vraie démocratie en RDC. Ce dépôt des fleurs fait par l’ambassade des Pays-Bas en RDC, le Centre Carter, le Bureau conjoint de l’ONU aux droits de l’Homme, le Rénadhoc, la VSV et les familles des deux disparus a été accompagné par des mots dits notamment par Robert Kabakala de la Nouvelle société civile du Congo, Jean-Bosco Phuna, Franck Citende du Rénadhoc. Tous ont honoré le combat de ces deux personnalités assassinées, avec promesse de faire leur le combat qu’elles ont mené et qui les a conduits à la mort pour honorer leur mémoire.

À la paroisse Notre-Dame-de-Fatima, c’était des témoignages de ceux qui ont connu Floribert Chebeya et qui ont eu à travailler avec lui ainsi que ceux qui ont bénéficié de ses services, en tant que DDH.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Dépôt des gerbes de fleurs sur la tombe de Floribert Chebeya/ Photo Adiac

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