André Nyanga Elenga : « mes défis pour le nouveau mandat à la tête de l’AMSEP-zone Afrique »Lundi 25 Mai 2015 - 14:15 De retour d’Istanbul, en Turquie, où il a été réélu vice-président de l’Association mondiale des services d’emplois publics (AMSEP), le directeur général de l’Office nationale de l’emploi et de la main d’œuvre (Onemo) s’est montré plus que déterminé à poursuivre l’œuvre entamée depuis de longues dates. André Nyanga Elenga a surtout défini, dans une interview, les priorités de son second mandat de trois ans dans le domaine des services d’emplois publics du Congo et d’Afrique. Les Dépêches de Brazzaville (LDB) : Vous avez été largement soutenu par la majorité des 290 délégués au congrès tenu du 4 au 8 mai à Istanbul. Votre réélection au poste de vice-président de l’AMSEP - zone Afrique est-elle la reconnaissance de vos efforts des trois ans passés ?
LDB : Quels sont les défis qui vous attendent au cours du nouveau mandat ? A.N.E : Les défis qui nous attendent sont énormes. L’Afrique a encore beaucoup à faire contre le chômage, du fait que son économie dépend encore largement d’autres régions. Au niveau du Congo, par exemple, il n’y’a jusque-là aucun centre de qualification de la main d’œuvre. Il faut ajouter à cela l’insuffisance des budgets au niveau des pays africains. C’est une situation qui est liée à nos économies qui demeurent encore très fragiles, et qui ne créent pas beaucoup d’emplois décents. C’est en effet, ces grands défis que nous devons à tout prix affronter au cours de notre deuxième mandature. Nous mettrons également à profit ces trois ans pour intéresser les pays anglophones d’Afrique qui hésitent jusque-là à intégrer l’AMSEP. La nouvelle équipe de notre association doit apporter une réponse à la problématique de l’emploi, sous notre impulsion, elle doit œuvrer à humaniser et créer les conditions d’accès à un emploi décent et durable. Pour cela, la formation et la qualification des jeunes sont davantage au cœur de nos actions. LDB : Que peuvent attendre, de manière concrète, le Congo et l’ONEMO dans tout cela ? A.N.E : Une étude sur l’emploi réalisée dans 73 pays du monde, par l’AMSEP, montre que beaucoup reste encore à faire dans le domaine de l’emploi. Le Congo qui occupe la vice-présidence doit donc tout mettre en œuvre pour tenir le pari, comme nous l’avions fait lors de notre dernier mandat. Le Congo gagnera beaucoup de choses après ce congrès. En dehors du site web que nous avons déjà acquis, nous avons aussi bénéficié l’an dernier, d’une formation financée par l’AMSEP, qui a permis à notre personnel de renforcer ses capacités, parce que le problème de qualification se pose avec acuité ici. L’un des aspects importants de notre travail concerne l’assistance technique de services d’emploi publics (SPE) de pays plus développés en faveur de notre SPE national (l’ONEMO). En perspective, nous envisageons la signature d’une convention d’assistance mutuelle avec SPE du Maroc et du Cameroun. Nous nous inspirerons également des exemples de la Corée du sud, des Pays-Bas et surtout du Canada, afin de rendre plus attractif et opérationnel le SPE du Congo. La tâche est énorme, mais nous n’allons pas croiser les bras. Le gouvernement a mis les batteries en marche au niveau de l’ONEMO et nous allons mettre en place des programmes spéciaux en faveur des jeunes issus de toutes les couches de notre société. LDB : L’ONEMO que vous avez la charge de diriger a-t-il pris des disposions pour capitaliser les acquis du congrès d’Istanbul ? A.N.E : Bien évidemment, à l’image d’autres structures africaines des services d’emplois publics, l’ONEMO qui est aussi l’une des structures de l’Association mondiale des services d’emplois publics, doit obéir aux exigences de ce congrès. Nous allons faire des efforts, malgré nos insuffisances, de donner le maximum de nous-mêmes afin que ce mandat soit mieux que le premier. LDB : Votre congrès s’est tenu sous le thème « les Services publics d’emplois et le nouveau monde du travail», quel sens donnez-vous à ce thème ? A.N.E : Aujourd’hui dans le monde, les choses vont de plus en plus mal. Nous vivons des guerres par-ci, des crises par-là, et tous ces évènements malheureux ne font qu’augmenter le taux de chômage. Il faut donc trouver des services d’emplois publics dynamiques, capables de résoudre les questions du chômage dans ce contexte. Voilà pourquoi, au cours de ce congrès, nous avons examiné la place des services publics d’emplois dans le monde, chacun dans sa zone ou dans son pays respectif, en tenant compte de ses capacités économiques, afin de diminuer le chômage. Le congrès a adopté ensuite les nouveaux modes de travail, conformément à ses objectifs qui visaient à dénicher les goulots d’étranglement, pour enfin donner les solutions idoines à ce fléau. Aujourd’hui, c’est difficile de trouver un emploi si l’on n’est pas compétent. C’est pour cette raison que ces derniers temps au Congo, ce sont surtout les expatriés qui arrachent de plus en plus les emplois offerts sur le marché. D’autres thèmes ont également été débattus lors de ces assises : «Meilleurs emplois pour tous », il nous a permis d’approfondir la problématique de l’emploi décent. Parce qu’il faut travailler pour gagner quelque chose de bien et pour bien vivre. Nous avons aussi parlé de l’usage de l’outil informatique, parce que de nos jour, à travers l'internet, quelqu’un qui est aux Etats-Unis, peut arracher un emploi ici au Congo et vis-versa. C’est donc entre autres thèmes qui ont été développés au cours de ce congrès. Et la question de la mondialisation du marché du travail devient une grande préoccupation et, encore une fois nous revenons sur l’importance de la qualification pour répondre aux exigences du marché du travail. Propos recueillis par Firmin Oyé Légendes et crédits photo :André Nianga Elenga, Dg de l’ONEMO, crédit Adiac Notification:Non |