Genre : « Certaines dispositions du code de la famille visent la discrimination de la femme », selon Me Agathe KouyitoukouMercredi 8 Avril 2015 - 15:45 L’humanité a célébré le 8 mars dernier, la Journée internationale de la femme sur le thème : « L’autonomisation de la femme-autonomisation de l’humanité : imaginez ! » Au Congo, plusieurs activités ont été organisées durant tout le mois de mars. Me Agathe Kouyitoukou y a développé des communications sur le sous-thème : « L’autonomisation de la femme, us et coutumes ».
« La loi a posé cette règle par rapport au vide qu’il y avait et cette loi a été obligée d’être suppliée par la coutume. Je pense qu’en 1984, il y avait une certaine catégorie de femmes qui avaient assisté certainement à l’élaboration de ce code, et le combat n’était pas comme les femmes sont en train de le mener aujourd’hui. Je crois qu’avec cette catégorie de femmes, le temps est révolu. En 2015 avec l’autonomisation de la femme, nous devrons soumettre au moins cet article aux autorités pour qu’il soit révisé », a-t-elle souhaité. Elle a également épinglé d’autres facteurs qui freinent l’épanouissement des femmes. Agathe Kouyitoukou a par exemple cité les us et coutumes qui empêchent les femmes d’accéder totalement à l’amélioration et aux changements de leurs droits. Ils entravent le pouvoir des femmes d'accéder aux droits que leur reconnaît la loi. A cela, elle a ajouté la dot. Pour elle, le législateur avait bien précisé que la dot devrait être soit en nature, soit en argent. Le prix s’arrêtait à 50 000 FCFA. « Aujourd’hui, à cause de nos us et coutumes, cette loi n’est pas respectée. La femme ressemble parfois à une marchandise. Ce genre de comportement empêche la jeune fille d’être autonome, au nom de la coutume. Je pense que le code de la famille devra aussi veiller à l’application de ces règles », a-t-elle espéré. Les us et coutumes ont un impact dans la vie juridique de la femme ; dans le domaine de l’emploi ; en matière de la propriété et de l’héritage ainsi que de la santé sexuelle et la procréation. Quelques solutions proposées Pour améliorer les statuts légaux et les droits des femmes face à la tradition, elle propose la promotion de leur formation afin de leur donner les outils nécessaires pouvant leur permettre de défendre sans complexe, leurs droits. Les femmes devraient ensuite être présentes dans la sphère d’élaboration des lois et de prise des décisions juridiques favorables à leur autonomisation. « C'est alors qu’elle plaidera pour des lois qui lui seront favorables, et beaucoup de choses seront corrigées pour qu'elle accède à son autonomisation », a conclu Me Agathe Kouyitoukou, précisant que ces efforts participeront à l’augmentation de l’accessibilité des services juridiques et contribueront à familiariser les femmes aux droits que leur reconnaît la loi.
Parfait Wilfried Douniama Légendes et crédits photo :Me Agathe Kouyitoukou développant son sous-thème à l’ENMA ; crédit photo Adiac
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