Lutte contre Boko Haram : l’étau se resserre sur la secte islamiste

Pour la première fois depuis l’insurrection des djihadistes au Nigeria et dans la région, les autorités nigérianes ont autorisé une incursion des troupes régionales sur leur territoire. Ce qui a permis aux troupes nigériennes et tchadiennes de lancer une offensive conjointe aérienne et terrestre dans  cette partie Nigeria contre le mouvement islamiste Boko Haram.

Selon le gouvernement nigérien l’offensive actuelle déclenchée contre Boko Haram, se fait sur deux fronts, plus précisément dans la zone de Bosso et près de Diram. Au moins 300 véhicules tout-terrains équipés de mitrailleuses, des chars, des ambulances, des citernes d’eau, des camions de transport de logistiques et des avions sont, d’après des sources concordantes, engagés dans les combats.

L’opération n’est pas une surprise, d’autant que depuis plus d’un mois, des milliers de soldats nigériens et tchadiens étaient sur la défensive dans la province de Diffa. En raison de son importance, beaucoup d’analystes se demandent si Boko Haram ne vit pas ses dernières heures.

La grande offensive menée contre le groupe terroriste a été lancée alors que les experts du Niger et du Tchad élaboraient à Niamey une stratégie de communication contre la secte islamiste. Cette stratégie permettra selon eux, de « garantir une double victoire, la victoire militaire et la victoire psychosociale ».

« Le succès remporté par nos intrépides forces de défense et de sécurité mérite d’être relayé par une vaste campagne de communication en vue de libérer les esprits de la hantise de Boko Haram, qui est l’objectif de cette rencontre », a déclaré le ministre nigérien de la Communication et des relations avec les Institutions, Yahouza Sadissou, lors de cette rencontre. Il a soutenu que le Tchad et le Niger doivent réfléchir pour dégager une stratégie de communication commune adaptée au contexte. Les points focaux qui ont été créés pour la circonstance seront chargés du suivi et de l’application des mesures adoptées lors de cette réunion.

Pour sa part, le ministre tchadien de la Communication, Hassan Bakary Silla a indiqué que leur présence au Niger a été dictée par « l’exigence de l’actualité, marquée depuis quelques jours par la situation de guerre imposée dans le bassin du Lac Tchad par la secte terroriste Boko Haram ». « Si sur le terrain militaire nos différents pays font face avec courage et détermination à la secte Boko Haram, le combat de la communication est tout aussi crucial. Il faut que nos populations soient informées et conscientisées sur l’ampleur du désastre qu’occasionne cette nébuleuse. Il faut que nos populations sachent que nos différentes Forces de Défense et de Sécurité se sont engagées dans un combat sans merci et qu’elles consentent de grands sacrifices pour mettre hors d’état de nuire ces terroristes de Boko Haram », a insisté le ministre.

« L’harmonisation de nos différentes stratégies de communication en ce temps de crise aigüe apparait dès lors comme incontournable si nous voulons capitaliser les actions héroïques de nos forces de défense et de sécurité sur le champ de bataille par une information large et responsable », a estimé Hassan Bakary Silla. « Face à un tel danger qui menace l’existence de nos États, des actions urgentes et énergiques ont été engagées par nos Forces de Défense et de Sécurité concomitamment, au Nigéria, au Cameroun, au Niger et au Tchad », a-t-il conclu.