Crise malienne: la signature de l’Accord par toutes les parties prévue en fin mars

Mardi 3 Mars 2015 - 13:45

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimableEnvoyer par courriel

Après plusieurs mois de discussion, le gouvernement malien et certains groupes armés du nord du pays ont signé le 1er mars à Alger, en Algérie, le projet d’accord présenté par les médiateurs algériens. Quant à la signature de l’accord proprement dit, elle est prévue à la fin du mois à Bamako, la capitale malienne.

Le projet d'accord paraphé par le gouvernement malien, les groupes armés qui lui sont favorables et la médiation, qui est le fruit d’une médiation de l’ONU, ne règle pas tous les problèmes mais est « une étape décisive vers la paix et la réconciliation », précise la déclaration finale.

La Coordination des mouvements de l’Azawad - une coalition de groupes armés du nord en conflit avec Bamako qui participaient au 5e round des négociations - n’a pas paraphé cette feuille de route pour plusieurs raisons. Elle a néanmoins demandé à la médiation un délai, bref un temps de réflexion, pour faire connaître sa position concernant la signature du projet d’accord proposé à Alger.

Pour le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, la feuille de route paraphée dans la capitale algérienne entre le gouvernement du Mali et certains groupes armés du nord marque « une étape importante » du processus de paix. « Ce document qu’on vient de parapher à Alger ouvre une étape importante devant nous permettre d’engager le processus de paix », a-t-il souligné, ajoutant que le texte ouvre la voix à « une libre administration des collectivités locales ».

« Le document donne des pouvoirs importants aux collectivités locales. Il leur permettra de s’organiser et de se prendre elles-mêmes en charge dans le cadre du respect de l’intégrité territoriale et du caractère unitaire de l’Etat malien », a commenté Abdoulaye Diop.

Du côté du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), l’on indique que la Coordination n’a pas signé le projet d’accord parce qu’il ne fait nullement mention du système fédéral défendu par les groupes armés. « Nous restons dans le processus, mais nous voulons plus de temps pour analyser le document et le partager avec les populations de l’Azawad », ont expliqué les membres de la délégation présentent à Alger.

« Nous avons proposé des amendements qui n’ont pas été pris en compte dans ce document. La dernière proposition que nous avons soumise à la médiation, c’était un système fédéral avec l’Etat du Mali. Cela ne figure pas dans le document », a quant à lui précisé Moussa Ag Assarid. « Ce sont les milices du gouvernement du Mali qui ont paraphé le document avec le gouvernement, alors qu’ils ne sont pas en belligérance. Le gouvernement du Mali est en belligérance avec la Coordination des mouvements de l’Azawad », a-t-il poursuivi. Le même jour de la signature du projet d’accord, plusieurs centaines de manifestants ont défilé à Kidal, la grande ville du nord du Mali, pour dénoncer « la mascarade d’Alger ».

Malgré la réticence des mouvements de l’Azawad, les médiateurs algériens estiment que la présence à Alger de représentants de cette coalition « signifie qu’ils acceptent » la feuille de route qui devrait conduire à un accord de paix. En attendant, médiateurs et partenaires de l’accord vont poursuivre leur travail, mais aussi faire comprendre aux groupes armés non-signataires qu’un accord est indispensable et que sans cela, le Mali pourrait repartir à nouveau pour une longue période d’instabilité.

 

 

Nestor N'Gampoula