Les maladies tropicales négligées : l’Afrique présente encore des faiblesses

Jeudi 5 Septembre 2013 - 20:06

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimableEnvoyer par courriel

La stratégie régionale et le plan stratégique sur les maladies tropicales négligées (MTN) en vue de leur éradication ont été adoptés le 5 septembre, par les pays de la région africaine au cours des travaux de la 63e session du comité régional de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), présidée par François Ibovi, le président du comité

La stratégie régionale sur les maladies tropicales négligées a pour but d’améliorer le programme en vue d’élargir l’accès aux interventions et d’éradiquer ces maladies. Parmi les objectifs l’on note également le renforcement de la planification axée sur les résultats, la mobilisation des ressources et la viabilité financière des programmes nationaux de lutte contre ces maladies, le renforcement du plaidoyer, la coordination, le suivi, l’évaluation ainsi que la surveillance et la recherche.

Au total, 17 maladies sont encore présentes en Afrique. Il s’agit de : la dengue, la rage, le trachome, l’ulcère de Buruli, les tréponématoses endémiques, la maladie de Chagas, la trypanosomiase humaine africaine, les leishmanioses, la téniase et la cysticercose, la dracunculose, l’échinococcose, les trématodoses d’origine alimentaire, la filariose lymphatique, l’onchocercose, la schistosomiase et les géohelminthiases.

Des progrès ont été réalisés dans la lutte contre la maladie de vers de Guinée, qui tendent vers son éradication, ainsi que des progrès en vue de l’élimination de la lèpre et de l’onchocercose. « Le rythme des progrès actuels reste néanmoins insuffisant pour permettre aux pays d’atteindre les cibles de lutte des MTN fixées pour 2015 et 2020 », ont indiqué les États de la région africaine. Ces derniers, d’ici à 2020, envisagent d’éradiquer la maladie de vers de Guinée et le pian, encore présentes chez les peuples autochtones au Congo, de soutenir l’élimination de la lèpre et de continuer à réduire les graves incapacités dues à cette maladie, la filariose lymphatique, la rage et bien d’autres maladies ainsi que leur prévention.

Ainsi, ces pays ont suggéré la disponibilité des produits pour lutter contre ces maladies, l’instauration d’une ligne budgétaire au sein des gouvernements africains avec des fonds propres alloués aux MTN pour leur prise en charge.

Outre la question des maladies tropicales négligées, les travaux ont été marqués par l’adoption de plusieurs points, notamment sur le relèvement des défis en matière de la santé de la femme en Afrique : rapport de la commission sur la santé de la femme dans la région africaine ; l’exploitation des solutions en matière de cybersanté pour améliorer les systèmes nationaux de santé ; la vaccination dans la région africaine.

Ont également été abordés, le point intitulé « Vers une couverture sanitaire universelle dans la région africaine : rapport sur les progrès réalisés dans le plan stratégique régional africain de vaccination 2009-2013 », le plan d’action mondial pour les vaccins et la phase de la lutte contre la poliomyélite ainsi que les discussions de groupe portant sur le point intitulé vers une couverture sanitaire universelle dans la région africaine.

Citons en outre les interventions sur le relèvement des défis en matière de la santé de la femme en Afrique : rapport de la commission sur la santé de la femme dans la région africaine, un rapport qui a coïncidé avec la commémoration de la 5e journée de la santé des femmes célébrée sur le thème « santé des femmes et développement ».

Les pays participant à cette 63e session du comité régional de l'OMS ont reconnu les maux auxquels les femmes africaines sont exposées : la morbidité et la mortalité prématurées qui proviennent du manque d’accès aux services de santé de base, leurs expositions pendant des conflits armés, aux violences basées sur le genre, à la mauvaise santé et au manque d’éducation.

À cet effet, plusieurs recommandations ont été prises à l’exemple de la fédération des étudiants de médecine qui demande à l’OMS de mettre en place un agenda sur les adolescents qui aura un impact sur les enfants, de mettre un accent particulier sur l’aspect sexuel global, d’améliorer les conditions de vie des jeunes filles dans la lutte contre le VIH/sida ainsi que de considérer l’achèvement du cycle scolaire comme une priorité.

La directrice de l’OMS, Margaret Chan, a conclu le débat en indiquant : « L’Afrique est un continent d’avenir, elle est en marche. Nous devons nous soutenir pour qu’il y ait un impact. Joignons l’acte à la parole, l’OMS est là pour vous soutenir. » Notons que la clôture de la 63e session du comité régional de l’OMS interviendra demain le 6 septembre au siège du bureau régional de l’Afrique.

Lydie Gisèle Oko