Nord-Kivu: les humanitaires s'inquiètent pour la sécurité des populations

Jeudi 22 Août 2013 - 18:01

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Les experts de protection demandent aux parties en conflit dans cette province de cesser les hostilités et de permettre ainsi aux populations affectées de bénéficier de l’assistance

 Le bureau de l’ONU pour la coordination de l’aide humanitaire (Ocha) a, en effet, noté que depuis 2012, les populations de Pinga et ses environs, dans la province du Nord-Kivu, sont exposées à des violences et conflits armés à répétition. Pour ce faire, les acteurs humanitaires en appellent à toutes les parties en conflit au respect strict du droit international humanitaire et à épargner les civils des conséquences des affrontements.

Selon cette agence onusienne, quelque mille cinq cents personnes se seraient réfugiées autour de la base de la Monusco à Pinga, à la suite d’une attaque de cette localité le 19 août par des hommes armés. D’autres personnes se seraient, selon Ocha, dirigées vers le sud, notamment vers Lubero. « Les populations civiles se retrouvent coincées dans les affrontements opposant des groupes armés dans la zone », a regretté ce bureau de l’ONU, qui a souligné la préoccupation des humanitaires sur la sécurité des civils.

Le Katanga enregistre près de quarante quatre mille déplacés

Une mission d’évaluation citée par Ocha a, par ailleurs, noté plus de quarante trois mille huit cents personnes déplacées internes enregistrées au mois de juillet dans le territoire Pweto au Katanga. De l’avis de cette source, ces personnes auraient fui les incursions répétées des groupes Maï-Maï ainsi que les opérations de ratissage effectuées par l’armée nationale. « Les mouvements sont observés sur plusieurs axes autour de Pweto. Par ailleurs des cas de tentative d’enlèvement des personnes déplacées ont été rapportés dans le site spontané de Mwasi, à 25 km de Pweto », a souligné cette source. Cette dernière a également relevé les besoins urgents des déplacés en soins de santé, en vivres et en articles ménagers essentiels.

Empiètement sur le travail des humanitaires

La source a aussi regretté que les autorités locales du territoire de Mitwaba empiètent sur l’action humanitaire. Celles-ci intimeraient aux acteurs humanitaires d’assister des personnes non ciblées. « Cette situation a déjà emmené les acteurs humanitaires à suspendre leurs activités sur le terrain. Des actions de plaidoyer sont menées au niveau des autorités provinciales dans le but de trouver une solution définitive à cette situation persistante », a souligné Ocha.

Cependant, l’activité humanitaire serait réduite dans la plaine de Ruzizi suite à l’insécurité. Selon OCha, plusieurs personnes- dont le nombre n’est pas connu- ont fui la localité de Mutarule et ses environs dans la plaine de la Ruzizi (territoire d’Uvira) à la suite de la tuerie de dix personnes de ce village lors d’une incursion nocturne d’hommes armés la semaine dernière. « Les conditions sécuritaires ne permettent pas pour l’instant d’évaluer la situation et les acteurs humanitaires ont réduit leurs mouvements dans la zone », a noté l’agence onusienne. À l’en croire, cette énième attaque risque d’exacerber le conflit intercommunautaire en cours dans la zone.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Des populations fuyant la guerre