Fièvre d’Ébola : la RDC impliquée dans la gestion de la riposte en Afrique de l’Ouest

Dimanche 17 Août 2014 - 14:15

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Les épidémiologistes congolais offrent leur expertise aux États affectés en matière de surveillance et d'éradication de cette épidémie classée au niveau III des urgences de santé publique.

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La RDC a mis à contribution son expertise en matière de gestion épidémiologique concernant la fièvre hémorragique d’Ébola qui sévit en Afrique de l’Ouest. Premier pays africain à avoir identifié ce virus mortel apparu en 1976 et ayant fait face à six vagues en plus d’une autre épidémie de fièvre hémorragique à virus de Marburg à Watsha dans la Province Orientale, la RDC a, au fil des années, développé une expertise dans la lutte contre cette épidémie. Une équipe d’épidémiologistes de l'Institut national des recherches biomédicales  venait récemment de séjourner en Afrique de l’Ouest dans les pays les plus touchés jusqu’ici, à savoir la Sierra Leone, la Guinée équatoriale et le Libéria. L’objectif de leur itinérance était de faire bénéficier à ces pays affectés, avec l’appui de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’expérience congolaise en matière de riposte contre la progression de cette épidémie classée au niveau III des urgences de santé publique.

En première ligne de cette équipe figurait le numéro un de la direction de la lutte contre cette maladie au ministère de la Santé publique, le Dr Benoit Kebela. L’on notait aussi la présence dans la délégation du Dr Muyembe Tamfum, épidémiologiste congolais de renommée internationale. Ce dernier aura constitué, à l’époque où s’est déclenché le virus en RDC, un des atouts majeurs ayant permis d’endiguer l’épidémie. Reçu dernièrement par le Premier ministre Augustin Matata Ponyo, il a affiché de bonnes dispositions d’esprit d’offrir son expertise aux populations affectées de l’Afrique de l’Ouest.

Le séjour des épidémiologistes congolais en Afrique de l’Ouest est tombé à point nommé puisque s’insérant dans l’effort collectif impulsé par l’OMS sur fond d’un besoin ressenti de se mobiliser davantage face à une épidémie « largement sous-évaluée », à en croire Joanne Liu, directrice de l’OMS. Le constat sur le terrain, d’après la même source, est que l’épidémie se répand plus vite que la capacité à y faire face. Le virus d’Ébola en Afrique de l’Ouest continue, par ailleurs, à s’étendre avec à ce jour près de 1975 cas enregistrés causant 1069 victimes en Guinée, au Liberia, au Nigeria et en Sierra Leone.

La RDC, comme l’a indiqué le Dr Muyembe au sortir de l’audience avec Matata Ponyo, n’est pas directement exposée à cette épidémie bien qu’elle n’exclut pas la prudence pour parer à toute éventualité. C’est dans ce cadre qu’il faut situer les mesures de surveillance édictées par le ministère de la Santé à travers le plan de contingence publié tout récemment. L’installation des thermomètres laser, permettant de prélever la température d’un sujet suspect à distance aux différents points d’entrée (aéroports et ports internationaux), fait partie des premières recommandations exécutées à côté d’une série des mesures prises. Les frais de voyage de l’équipe d’épidémiologistes congolais seront pris en charge par la présidence de la République, a révélé le Dr Muyembe.   

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Des employés de Médecins sans frontière s'approchant du corps d'une victime à Kailahun en Sierra Leone (photo AFP)