Dialogue inter-malien: le désaccord persiste sur l’organisation du futur dialogue de paix

Samedi 19 Juillet 2014 - 17:59

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimableEnvoyer par courriel

Interrompus jeudi, les débats ont repris ce samedi 19 juillet à Alger et doivent être consacrés aux propositions faites par les deux parties qui doivent préciser leur feuille de route sur les grandes lignes du dialogue.

Les négociations entamées le 16 juillet peinent à avancer parce que les parties concernées se querellent sur le lieu de l’organisation des prochaines rencontres et de la signature de l’accord de paix. Si les groupes armés prévoient une trentaine de jours pour l’élaboration de la feuille de route et neuf mois pour parvenir à un accord définitif, le gouvernement malien quant à lui, tient fermement à l’intégrité du territoire du pays. Les discussions d’Alger s’avèrent donc difficiles pour les négociateurs parce que les rebelles du nord du Mali continuent de réclamer l’autonomie de la région de Kidal alors que le pouvoir en place ne veut rien savoir, arguant que l’intégrité du territoire et le caractère laïc de l’État ne sont pas négociables.

Pour ce qui est du lieu qui constitue une pierre d’achoppement pour le dialogue, la position de Bamako n’a pas changé. Les autorités en place souhaitent que les prochains pourparlers se tiennent au Mali même alors que les groupes armés veulent que ceux-ci soient organisés hors du territoire national. Malgré ces dissensions, les groupes armés du Nord Mali, les autorités gouvernementales et les médiateurs doivent tout mettre en œuvre pour définir le cadre des discussions, notamment avant la fin du mois de juillet en cours. Pour l’heure, il est prévu que les pourparlers se déroulent en trois phases : après la validation de la feuille de route consensuelle, les parties aborderont les négociations proprement dites, avec l’objectif final  d'obtenir un accord.

À Bamako comme dans les départements du Mali, les populations souhaitent que le pouvoir et les rebelles parviennent à faire tomber leurs réticences en privilégiant l’intérêt de la nation de manière à ce que ces négociations se déroulent normalement et débouchent sur le retour de la paix et le rétablissement de l’autorité de l’Etat dans l’ensemble du pays.

Avant les négociations, les dirigeants maliens et les groupes armés ont procédé à un échange de prisonniers : 86 détenus et 45 militaires et policiers ont été échangés contre 41 Touaregs. Ces pourparlers inter-maliens sont les premiers à rassembler toutes les parties prenantes dans la recherche de la solution à la crise politico-sécuritaire qui a secoué depuis deux ans le nord du Mali, et ce depuis l’élection présidentielle il y a un an. Ils sont aussi les premiers ayant rassemblé l’ensemble des parties depuis l’accord intérimaire de Ouagadougou, en juin 2013. Cet accord prévoyait l’ouverture d’un dialogue inclusif inter-maliens soixante jours après l’entrée en fonction du gouvernement issu des urnes.

 

Nestor N'Gampoula