Affaire Marcel Ntsourou : comparution de Giscard Minichelot

Vendredi 18 Juillet 2014 - 10:45

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Les débats de fond sur cette affaire ont débuté le 17 juillet à Brazzaville. Giscard Minichelot alias « le Blanc », qui comparaissait le premier devant la cour, a contesté les motifs de son accusation

Arrêté le 16 décembre 2013 au domicile du colonel Marcel Ntsourou, Giscard Minichelot, déjà traduit en justice dans le procès du 4 mars et acquitté le 9 septembre dernier, fait également l’objet de poursuites dans cette affaire. Le prévenu a expliqué que pour des raisons de sécurité, il avait été obligé de trouver refuge au domicile de Marcel Ntsourou un mois après son acquittement.

Selon lui, Kevin Ngami, également acquitté dans l’affaire du 4 mars, l’a appelé le dimanche 15 décembre 2013, aux environs de 14 heures, pour faire une copie de l’arrêt rendu dans cette affaire. Leur point de rencontre était l’hôtel Pama, lieu de résidence de Kevin Ngami.

Après cet appel, Giscard Minichelot dit en avoir reçu un autre de Kakou depuis la résidence de Marcel Ntsourou, lui demandant d’acheter pour lui du vin de palme. Il lui aurait demandé de patienter, car il devait aller retirer l’arrêt. À ces mots, Kakou lui annonce que Ngami se trouvait aux mains de la police. S’en est suivi l’appel du colonel lui demandant de s’y rendre, le rassurant en lui disant qu’il envoyait la garde pour sa sécurité en cas d’accrochage.

Arrivé à l’hôtel Majoka, au Plateau des 15-Ans, raconte Giscard Minichelot, il remarque la présence d’éléments armés en civil, non identifiables. L’un d’eux l’aperçoit et fait signe aux autres, qui ouvrent le feu sur lui, alors qu’il n’était pas armé. La fusillade se déroule aux environs de 15 heures. Sous les coups de feu, il prend la fuite en direction de l’hôtel Pama. Dans sa course, il aperçoit un véhicule de type Hilux, avec neuf personnes à bord venues lui prêter main-forte. Il leur fait signe puis s’assoit au croisement de la rue Moukoukoulou. Les éléments de Marcel Ntsourou ont ouvert le feu pour le secourir afin de se rendre au domicile du colonel, où ils résidaient également.

Vers 17 heures, ladite résidence était encerclée par les éléments de la force publique n’autorisant ni entrée, ni sortie. Le 16 décembre, le périmètre était bouclé. « C’est ainsi qu’aux environs de 8 heures, le colonel m’a remis une arme pour ma défense », explique Giscard Minichelot. Les échanges de tirs, dit-il, ont commencé vers 10 heures après que l’hélicoptère ait survolé la zone, soulignant que la force publique avait ouvert le feu. Dans cet affrontement, une vingtaine d’éléments de Marcel Ntsourou était armée et d’autres disposaient de cocktails Molotov.

Après quatre heures de résistance, la force publique est entrée dans la résidence. L’ordre de cesser le feu a été donné à 14 heures 30, après que le lieutenant Benjamin Okana ait appelé le général Jean-François Ndenguet. Puis tout le monde a été conduit à la gendarmerie.

Dans sa déposition, Giscard Minichelot a affirmé que Marcel Ntsourou hébergeait une cinquantaine de jeunes. Dans cette résidence, il n’y avait ni rassemblement militaire, ni séance de maniement d’armes. Il a, par ailleurs, révélé que l’adjudant Mbouala et Nguié Missié se chargeaient d’approvisionner en armes l’ex-secrétaire adjoint du Conseil national de sécurité, soit vingt-deux armes.

Dans cette affaire, il ne reste plus que 113 prévenus, Ruth Nguina ayant été remise en liberté provisoire. Le procureur général près la Cour d’appel de Brazzaville, Théophile Mbiti, a demandé l’éclatement des poursuites engagées à son encontre. En vidant son délibéré, la cour criminelle s’est en effet jugée incompétente pour juger Ruth Nguina, née le 26 février 1997, car les mineurs ne sont pas justiciables des juridictions de droit commun. Le tribunal pour enfants devra donc être saisi. Rappelons que cette prévenue a passé huit mois en détention.

Josiane Mambou Loukoula

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Giscard Minichelot. Photo 2 : Ruth Nguina. (© DR)