Le pape invite l’Europe au courage de l’accueil

Lundi 7 Juillet 2014 - 11:39

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimableEnvoyer par courriel

Il y a un an, le chef de l’Église catholique se rendait à Lampedusa pour pleurer les migrants morts dans l’indifférence. Il entend continuer à secouer les consciences

Alors que des vagues de migrants continuent de débarquer sur les côtes italiennes, le souverain pontife veut rappeler que ces hommes et femmes, qui arrivent exténués et parfois morts, méritent l’attention. Surtout des chrétiens. « Combien peut faire mal l’indifférence humaine, surtout celle des chrétiens ! », a-t-il dénoncé dimanche matin au Vatican. Il parlait surtout de la pauvreté et du dénuement des cœurs devant « les détresses humaines », mais son discours s’étendait au-delà comme toujours.

Dans un message à l’Église d’Agrigente dont relève le petit port sicilien de Lampedusa, le pape François a rappelé son arrivée surprenante dans cette partie de l’Italie devenue symbole d’immigration et de tous les drames qu’elle comporte. Il y a un an en effet, un 5 juillet, il avait décidé d’aller jeter un bouquet de fleurs en mer pour les morts, d’y célébrer la messe et d’y dénoncer la « globalisation de l’indifférence ». Ses propos venaient après la mort par noyade de plus de 330 migrants, pratiquement devant les caméras de télévision.

« Aujourd’hui, un an après, le problème de l’immigration continue de s’aggraver et d’autres tragédies se sont succédé à un rythme effréné », a écrit le pape dans un message aux chrétiens de Lampedusa. « Notre cœur se refuse à accepter la mort de ces frères et sœurs qui affrontent un voyage exténuant pour fuir des drames : la pauvreté, les guerres, les conflits souvent liés à des politiques internationales. Je me rends encore fois, en esprit, au large de la mer Méditerranée pour pleurer avec ceux qui sont dans la douleur, et pour jeter encore une fois mes fleurs de la foi et du suffrage pour les femmes, les hommes et les enfants victimes de ce drame qui semble sans fin. »

Le souverain pontife, qui reconnaît que beaucoup est fait pour venir en aide aux désespérés, appelle toutefois à faire de ce sujet une grave question d’humanité et non de simple politique. « J’encourage les communautés chrétiennes et les personnes de bonne volonté à continuer de s’arrêter devant toute personne dans le besoin pour lui tendre la main sans calculs, sans peur, avec tendresse et avec compréhension. En même temps, je souhaite que les institutions compétentes, spécialement au niveau européen, soient plus courageuses et généreuses dans le secours aux réfugiés », exhorte-t-il.

Lucien Mpama