Vatican : le pape appelle à l’élimination des mines antipersonnel dans le mondeMercredi 2 Juillet 2014 - 17:29 Pour le Souverain pontife, les mines antipersonnel sont des armes sournoises entretenant la peur même en temps de paix ; elles sont « un échec humain » Pendant quatre jours, du 23 au 27 juin, la capitale mozambicaine, Maputo, a accueilli les travaux de la 3e Conférence internationale de révision de la Convention d’Ottawa sur l’interdiction des mines antipersonnel. Décriées par tous et, en principe, interdites de fabrication, de stockage, d’utilisation ou de transfert, les mines antipersonnel devraient avoir cessé d’exister depuis des années. Mais elles sont toujours légion, là où on les a oubliées ou là où elles sont d’implantation récente. Il ne se passe pas de mois sans que dans l’un ou l’autre coin du monde on n’enregistre des victimes, souvent civiles, de l’explosion de ces armes terribles. Enfouies sous terre, elles explosent dès qu’une pression s’exerce sur elles, et cela même plusieurs dizaines d’années après la fin d’une guerre. Dans le désert libyen, les mines de la Deuxième Guerre mondiale font toujours des ravages. Au Vietnam, où la guerre a pris fin en janvier 1973, les mines constituent toujours un danger pernicieux et redoutable. Tout comme au Mozambique où la guerre de 1975 continue d’empêcher par ses effets l’exploitation de vastes zones agricoles autour des villages de l’hinterland aujourd’hui. D’où le choix de ce pays pour la tenue de cette conférence importante à laquelle le pape a adressé un message. Il rappelle que les mines antipersonnel « sont sournoises parce qu’elles prolongent la guerre et alimentent la peur même après la fin des conflits. Elles ajoutent à l’échec humain provoqué par la guerre, un sentiment de peur qui prévaut dans le style de vie et altère la construction de la paix ». Pour le Souverain pontife les mines antipersonnel sont, par leur nature même, une antithèse à la paix. Car « la paix est joie de vivre, confiance dans l’avenir, rapport de fraternité, de gratuité ; la paix est là où l’intérêt de tous peut se trouver seulement dans le partage, dans la coopération et dans le refus de la haine et de l’indifférence ». De même « la vraie richesse n’est pas celle de l’argent, la vraie richesse n’est pas celle des armes. Le vrai bonheur est dans l’amour, dans le partage et dans la générosité du cœur ». Le pape François réaffirme qu’au lieu de se confondre en réunions pour améliorer une Convention sur ces mines antipersonnel, il vaudrait mieux « la développer et l’appliquer le plus fidèlement et le plus rapidement possible ». Mines antipersonnel, mais aussi armes en tous genres ; conventionnelles ou nucléaires, elles ne mènent pas au progrès de l’humanité. Et d'ajouter : « Bannissons les armes qui n’ont pas de raison d’être dans une société humaine et investissons dans l’éducation, dans la santé, dans la sauvegarde de notre planète, dans la construction d’une société plus solidaire et fraternelle avec ses diversités qui sont une richesse. » Lucien Mpama |