Conférence sur l’adoption à FlorenceVendredi 6 Juin 2014 - 18:38 Associations et représentants des institutions religieuses ou étatiques se sont retrouvées pour réfléchir à la manière d'aborder la question des adoptions L’arrivée la semaine dernière à Rome de trente et un petits Congolais adoptés par des familles italiennes a suscité un vaste mouvement de réflexion dans la péninsule. Les difficultés rencontrées par les vingt-quatre familles adoptantes, prises en étau entre les comportements peu scrupuleux d’individus considérant cette question sous l’angle d’une simple mode et le souci bien compris de la République démocratique du Congo de dépoussiérer les dossiers en ce domaine, ont donné matière à revoir les procédures. Associations et institutions se sont donc retrouvées vendredi à Florence, en Toscane, pour faire le point. Pour la présidente de la commission italienne pour les adoptions internationales, Silvia della Monica, il ne fait aucun doute qu’il faut éviter une « manière scandaleuse d’aborder le thème des adoptions internationales. La question est très importante, parce qu’il s’agit de donner une famille à tant d’enfants abandonnés, une famille qu’ils ne choisissent pas. » Silvia Della Monica a aussi plaidé pour un soutien plus résolu du gouvernement italien, notamment en maintenant des financements adéquats à la commission. Pour elle, le rapatriement des trente et un enfants de Kinshasa représente, certes, « un grand succès pour le gouvernement italien. Mais il devrait aussi marquer le début d’une collaboration bénéfique avec la République démocratique du Congo ». Les adoptions internationales ne devraient pas se limiter au seul souci d'amener des enfants étrangers dans des familles de la péninsule, a-t-elle poursuivi. Elle a estimé que les associations gagneraient à porter leur regard vers les milliers d’autres enfants qui ne pourront pas être adoptés, et qui, sur place, vivent dans des conditions précaires. « Nous devons surtout monter des projets pour aider les enfants dans leurs propres pays », a-t-elle dit. Elle a fortement soutenu que le thème des adoptions devrait s’intégrer dans une vision d’ensemble en Italie et, sans cesser d’être une question relevant de la coopération et des droits de l’homme, ne jamais devenir une affaire politique. Rome a vécu la période de plus de six mois où le dossier des petits Congolais est resté bloqué comme une volonté trop tatillonne de Kinshasa de réaffirmer sa souveraineté. À une heure de grande écoute, jeudi soir, la ministre italienne des Réformes, Maria Elena Boschi, a soutenu pour sa part que l’adoption était une belle expérience. « Je suis célibataire, et mon désir est celui d’adopter au moins trois enfants », a-t-elle confié. Cet épanchement n’était pas une simple posture médiatique. C’est Maria Elena Boschi qui est allée chercher les petits Congolais à Kinshasa. Elle a causé la polémique en descendant de l’avion avec des tresses faites par une des petites adoptées. Des partis d’opposition l’ont accusée d’avoir cherché à exploiter ce thème à des fins de simple propagande. Lucien Mpama |