Zimbabwe: démission du président Robert Mugabe

Mardi 21 Novembre 2017 - 18:30

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Le chef de l'Etat a présenté, le 21 novembre, sa démission de la présidence du pays, poussé vers la sortie par l'armée, son propre parti et la rue au terme d'une semaine de crise.

Le plus vieux dirigeant de la planète en exercice, âgé de 93 ans, a annoncé sa décision historique dans une lettre envoyée au président de l'Assemblée nationale, qui débattait depuis le début de l'après-midi de sa destitution.

"Moi Robert Gabriel Mugabe (...) remets formellement ma démission de président de la République du Zimbabwe avec effet immédiat", a lu Jacob Mudenda, provoquant un tonnerre d'applaudissements dans les rangs des élus.

Accueilli en libérateur à l'indépendance en 1980, le "camarade Bob" a dirigé son pays d'une main de fer mais il semblait indéboulonnable, dernier chef d'Etat africain issu des luttes pour l'indépendance encore au pouvoir. C'est sa deuxième épouse, Grace Mugabe, 52 ans, qui a précipité la chute de son régime. Le 6 novembre, elle a obtenu l'éviction du vice-président, Emmerson Mnangagwa, qui lui barrait la route dans la course à la succession de son mari, à la santé de plus en plus fragile.

L'éviction de ce fidèle du régime, héros de la lutte de "libération" du Zimbabwe, a provoqué l'intervention de l'armée, qui contrôle le pays depuis la nuit du 14 au 15 novembre. Depuis, Robert Mugabe résistait aux appels à la démission. Les militaires, qui se sont défendus de mener un coup d'Etat, essayaient depuis plusieurs jours d'obtenir en douceur la reddition du chef de l'Etat afin d'éviter les critiques et d'éventuelles menaces d'intervention des pays voisins, où l'aura du "libérateur" Robert Mugabe est restée très forte.

Mais à plusieurs reprises, M. Mugabe a catégoriquement rejeté leurs offres. Le 19 novembre dans la soirée, il s'est même permis un ultime bras d'honneur en refusant d'annoncer à la télévision nationale le départ que tout le monde attendait. La direction de la Zanu-PF, son propre parti, l'avait pourtant démis de ses fonctions de président le même jour, avait exclu de ses rangs la Première dame et avait menacé de le destituer s'il refusait de se démettre.

Faute de signe de sa part, elle a lancé le 21 novembre au Parlement, une procédure de destitution, du jamais vu dans l'histoire du pays. Le débat avait à peine commencé au Parlement, lorsque le président de l'Assemblé a lu la lettre de démission de M. Mugabe. La population d'Harare a salué bruyamment l'annonce, qu'elle attendait depuis des jours.

AFP

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